Reggeli Sajtófigyelő, 2009. július - Miniszterelnöki Hivatal Nemzetpolitikai Ügyek Főosztálya
2009-07-18
MeH Nemzetpolitikai Ügyek Főosztálya Reggeli Sajtófókusz 200 9 . 07.18 . 49 Démons et fantômes de la Hongrie LE MONDE | 17.07.09 | 17h07 • Mis à jour le 18.07.09 | 16h54 Budapest Envoyée spéciale Sur le même sujet ZOOM En Hongrie, le double jeu des conservateurs L a cour d'appel de Budapest vient de décider la dissolution de la Garde hongroise, cette milice non armée vêtue d'uniformes noirs inspirés de ceux des Croix fléchées, les fascistes prohitlériens hongrois des années 1930 et 1940. Depuis 2007, la Garde avait pour habitude d'organiser des défilés dans les agglomérations à forte population rom, pour intimider les "criminels" et rappeler une certaine idée de l'ordre. La cour a considéré qu' "au lieu de résoudre les conflits, les défilés ont fait naître de nouvelles tensions" . "La Garde survit, se développe et sert la nation !" , a répondu la Garde dans un communiqué, suggérant une poursuite informelle de ses activités. L'avocat étudie un recours devant la Cour suprême, prêt à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme. Le jeune capitaine de la Garde hongroise, Gabor Vona, est aussi fondateur et président du Jobbik ( "Pour une meilleure Hongrie" ), un parti fondé en 2003 qui souhaite récupérer les frontières de la "Grande Hongrie" - celle d'avant le traité de Trianon de 1920, lequel laissa des minorités hongroises hors frontières et un durable sentiment de revanchisme dans le pays. Avec son air bien élevé, il combat l'homosexualité, a plein d'idées musclées pour "résoudre le problème rom" et revendique une "nation chrétienne" - deux mots qui sont à eux seuls un programme. "En Europe centrale, le mot "nation'' a une connotation ethnique, rappelle l'historien Péter Kende, président de l'Institut 56. Quant à "chrétien '', c'est aussi un mot politique et loin des valeurs chrétiennes. Il signifie "non juif'', et potentiellement "antijuif''." La Garde hongroise a perdu une partie judiciaire, mais le Jobbik se porte bien. Il a fait une entrée en fanfare au Parlement europée n, aux élections de juin : 15 % des voix et trois eurodéputés. Pour la session de rentrée du Parlement à Strasbourg, le 14 juillet, l'un d'eux était en tenue de Garde, aux côtés de la star du Jobbik : une blonde à la voix douce qui fait un tabac sur les té lévisions du pays. Krisztina Morvai, juriste affûtée et professeur de droit à l'université de Budapest, a passé une année au King's College de Londres et travaillé à l'ONU, militante féministe et antiisraélienne. Elle porte le flambeau d'une nouvelle extr ême droite hongroise au visage jeune, moderne, cosmopolite, apparemment normalisé. Elle s'indigne qu'on la qualifie de raciste ou d'antisémite alors que son programme, notetelle, vise juste à "rendre la Hongrie aux Hongrois" . La définition du "Hongrois" est tout un art. M me Morvai jure de sa voix mélodieuse qu'elle n'a rien contre les Roms s'ils ne sont pas des criminels, tout en relevant que la criminalité en Hongrie est majoritairement un phénomène rom, et se préoccupe de leur fécondité élevée. Elle n'a rien contre les juifs, mais s'inquiète, comme M. Vona, "du rachat des terres hongroises par les étrangers" , et d'un "axe TelAviv - New York - Budapest" . Elle avait fait grand bruit en adressant une lettre à un éditorialiste du quotidien de gauche Népszav a , qui l'avait critiquée. "Ceux de votre genre... et ceux de mon genre" , atelle écrit à Tibor Varkonyi, réputé d'origine juive, en jouant explicitement sur le mot hongrois de "fajta" , qui veut à la fois dire "genre" et "race". Racisme et antisémitisme pr ennent une vigueur nouvelle dans certains pays d'Europe centrale, dont la Hongrie. Les premières victimes en sont les Roms. Ils sont un demimillion en Hongrie (10 millions d'habitants), le plus souvent réduits à des conditions de vie précaires et victimes d'actes criminels répétés. Leurs maisons sont régulièrement attaquées. En avril, un père et son fils ont été abattus à coups de fusil alors qu'ils fuyaient leur maison incendiée. Les coupables n'ont pas été retrouvés. Un syndicat de policiers minoritaire, Tettrekesz, avait des liens avec le Jobbik. Il vient d'être sommé de cesser sa coopération par le parquet général de Hongrie. En mai, quatre membres d'une famille rom ont été lacérés avec des lames de rasoir pendant leur sommeil. L'antisémitisme, plus imp alpable, est une autre forme de la poussée xénophobe en Hongrie, où vit encore la plus importante communauté juive d'Europe centrale (environ 150 000 personnes). Il s'exprime sans complexe. Le 26 mars, les kiosques à journaux de Hongrie exposaient, le plus naturellement du monde, la couverture de l'hebdomadaire d'extrême droite Magyar Forum : une photo de l'ancien gouverneur de la Banque de Hongrie, György Suranyi, successeur possible du premier ministre Ferenc Gyurcsany, qui venait de démissionner. György