Reggeli Sajtófigyelő, 2009. július - Miniszterelnöki Hivatal Nemzetpolitikai Ügyek Főosztálya
2009-07-18
MeH Nemzetpolitikai Ügyek Főosztálya Reggeli Sajtófókusz 200 9 . 07.18 . 50 Suranyi est juif. Sa photo était entourée d'une étoile jaune, avec ce commentaire : "Le danger Suranyi" . Puis, dans l'article : "Un juif qui veut piétiner le peuple hongrois au nom d'un peuple étranger." Les exemples ne manquent pas. Il y a ce groupe de mo tards à blousons noirs, eux aussi nostalgiques de la "grande Hongrie", qui s'appellent les "Goy Motoros" ("Motards goys"). Leur chef, Imre Mészaros, nous l'explique : "Ce sont les juifs euxmêmes qui qualifient de "goys" les nonjuifs. Nous ne sommes pas j uifs, alors pourquoi ne pas le dire ?" Il y a ces propos dans la presse populaire, comme ceuxci, signés Zsolt Bayer, en mars 2008, dans le quotidien d'extrême droite Magyar Hirlap : "Les juifs ont encore mouché leur morve dans la piscine de la nation..." En juin, des pieds de porc ont été déposés devant le mémorial au bord du Danube, où les juifs furent conduits et exécutés en 1944. Andras Kovacs, professeur à l'université d'Europe centrale de Budapest, mène des études répétées sur les préjugés et les comp ortements politiques. Selon cellesci, plus de 50 % des Hongrois affirment que les Roms sont génétiquement criminels. Apparaît aussi une croissance de l'antisémitisme dans le pays. "Ce qui est préoccupant en Hongrie, précisetil, c'est la tendance : l'augm entation d'une "antipathie" envers les juifs, principalement chez les jeunes, ainsi qu'un discours antisémite de plus en plus ouvert." L'antisémitisme "extrême" ou "discriminatoire" (le fait de souhaiter instituer des quotas pour les juifs ou les voir quit ter le pays) est passé, selon ses études, de 10 % à 15 % depuis trois ans. L'antisémitisme "par préjugés" (une représentation mentale des juifs comme avares, omniprésents dans les médias ou aux postes de pouvoir) concerne 35 % des Hongrois - ils étaient 30 % en 2006 et 7 % à la fin des années 1990. M. Kovacs y voit plusieurs facteurs : l'effondrement de l'ancien système et l'absence de valeurs substitutives, le discrédit des professeurs qui ont changé leur discours avec la fin du communisme, le désenchantem ent politique et la peur de l'avenir, le refuge dans la valeur "nation". La Hongrie, qui sut mener une transition exemplaire vers la démocratie, ne se résume pas à ses manifestations extrémistes. Mais se fabrique là un mauvais cocktail : d'une part, une si tuation économique calamiteuse et contraignante (le pays est sous perfusion du FMI), prétexte aux frustrations, aux peurs diffuses et aux boucs émissaires ; d'autre part, une loi très libérale sur la liberté d'expression, conçue sur le modèle anglosaxon. Mettez dans le saladier, remuez. "Appliquée dans des démocraties vieilles de plusieurs siècles, comme la GrandeBretagne ou les EtatsUnis, une telle loi est bonne, observe Péter Kende. En Hongrie, où la démocratie est fragile, elle donne lieu à toutes les dérives." Le gouvernement socialiste a fait des tentatives pour légiférer sur une restriction de la liberté d'expression, inscrite dans la Constitution. La majorité n'y est pas favorable. Péter Balàzs, ministre des affaires étrangères, est inquiet : "Les Hongrois n'ont pas fait, comme les Allemands, leur travail de mémoire. Le communisme a mis l'antisémitisme sous le couvercle et il ressurgit. Depuis quelques années, l'extrême droite prend une forme qu'elle n'avait pas eue depuis la guerre : plus organisée , plus visible, plus décomplexée." vissza Marion Van Renterghem Készítette: Boér Krisztina * a Figyelőben előford uló rövidítések: - Nsz = Népszabadság - MN = Magyar Nemzet - MH = Magyar Hírlap - Nszv = Népszava - MaNcs = Magyar Narancs - ÉS = Élet és Irodalom - VH = Vasárnap Reggel - Vg = Világgazdaság - Ng = Napi Gazdaság - ÚMSZ = Új Magyar Szó (Bukarest) - KISZo = Kárpáti Igaz Szó - ÚMKÚ = Új Magyar Képes Újság (Eszék) -