Folia archeologica 18.

Gábry György: A tárogató

LE TÁROGATÓ Dès les années 50 du siècles passé l'intérêt se porta sur les instruments de musique «tárogató» qui avaient connu une vogue aux XVI e—XVIII e siècles et avaient un intérêt d'histoire de la civilisation hongroise. Le type, dont 6 spé­cimens sont conservés au Musée National Hongrois — et dont il existe encore quelquesuns à réunir — n'était autre que le chalumeau dit chalumeau turc. En comparant les pièces les plus caractéristiques de ce groupe, il devient évident que le chalumeau turc (en hongrois : tárogató) était jadis un instrument de mu­sique répandu en Asie, Afrique et Europe en usage général. D'après la déter­mination de C. Sachs c'est un hautbois, «Kegeloboe» donc un prédécesseur primitif de la famille des hautbois (chalumeau). 2 1 Dans les miniatures arabes-persannes, cet instrument de musique (connu aujourd'hui sous le nom de zamr [au pluriel: mizmar]) était tourné en bois avec 7—1 perces (trous), avec disque à l'embouchure et avec un cou tournant, lequel prolongé profondément au tuyau, a été découpé de façon qu'il couvrît les trois perces supérieures (et le trou d'octave arrière), ou bien, pendant le jeu, en le tournant, il les laissât libre. (Voir les photographies.) Les chercheurs antérieurs hongrois (Emil Haraszti, László Lajtha) ont mis en évidence l'apparentage de ce type arabe-persan aux variantes mongoles et indiennes et ont avancé l'hypothèse que la forme primitive du tárogató avait été créée en Asie, tout probablement sur le plateau iranien et parvint en Europe par l'intermédiaire de l'Islam en particulier (au cours du XIII e siècle), à travers l'Espagne d'une part, d'autre, part par les Balkans. Cet instrument devait venir en Hongrie à l'époque de la domination du Croissant, quoiqu'il ne soit pas exclu qu'il eût été connu déjà bien antérieurement par les Hongrois pri­mitifs — entourés par des peuples de race turque. Conséquemment, le culte de cet instrument de musique oriental était renouvelé seulement par la coexis­tence et le commerce suivis des peuples du Croissant. Le type ancien du tárogató ne doit être confondu, en aucun cas, avec la création réalisée vers la fin du siècle passé par W. J. Sekunda et ne ser­vait que les buts et prétentions de rendre romantique le passé historique. Ces instruments de musique se sont répandus entretemps partout dans le monde et actuellement, il est très difficile à établir ce que les «vrais» tárogató étaient dans leur essence. L'un des objectifs majeurs de notre époque serait de rassembler les anciens spécimens et de mettre au point leur description scientifique.

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