Folia archeologica 14.
Géza Fehér: Vases de cuivre turcs dans le Musée National Hongrois
166 G. Fehér de la Bosnie —Herzégovine —se pratiquait moyennant un outil fort primitif, mû par la main (fig. 68). 8 Pour ce qui est de la forme et la destination des vases, aucune recherche approfondie y relative n'a été entreprise jusqu'à présent, encore qu'il y ait des territoires où le matériel des vases de cuivre de l'époque de la domination turque se retrouve jusque dans le matériel ethnographique de nos jours. Lors ce la détermination des vases présentés nous avons consulté avec profit l'ouvrage de M. Zübeyir Hâmit Koçay, archéologue et ethnographe turc. 9 La majorité des vases de cuivre conservés au Musée National Hongrois était destinée à l'usage de cuisine, une moindre partie servait au lavage rituel. On distingue deux groupes de cruches à couvercle. 1) Le nom turc des cruches à bec-verseur est ibriq (Pl. XXIV. 1, 7—9, Pl. XXV. 5—7, Pl. XXVI. 1—3; dans le matériel d'Esztergom fig. 64. 1—4, 6—9). Elles contenaient en général l'eau nécessaire au lavage rituel. 2) Les cruches avec ou sans becverseur, à large col cylindrique se nomment en turc gügürn. Dans les plus grandes (Pl. XXVII. 4) on chauffe de l'eau, les plus petites (Pl. XXIII. 2, Pl. XXIV. 5, Pl. XXV. 4, Pl. XXVII. 2—3; dans le matériel d'Esztergom fig. 64. 5) sont employées pour faire du thé: on y prépare l'essence foncée du thé, diluée dans de l'eau qu'on a fait bouillir sur de la braise de charbon de bois. Un type de chaudron nommé tenjere ou kushane (Pl. XXV. 1, 8; dans le matériel d'Esztergom fig. 65. 14, 16) est un vase à couvercle tronconique (Pl. XXIII. 5, 16; dans le matériel d'Esztergom fig. 64. 11, 14). L'autre type de chaudron est le helke ou bakracÇVl. XXVI. 4—6; dans le matériel d'Esztergom fïg. 65. 15, 17—19). Le col bas, cylindrique en était muni de deux anneaux auxquelles on attachait les oreilles movibles. Le chaudron servait à transporter de l'eau. Il y a ensuite un vase hémisphérique, appelé badiye (Pl. XXII. 2, 7, Pl. XXV. 3; dans le matériel d'Esztergom fig. 65. 6—7, 13), ou ayran tasï, étant donné qu'on y prépare la boisson rafraîchissante préférée des turcs, consistant en un mélange de yaourt et d'eau. Les vases à puiser à oreilles (Pl. XXII. 13, Pl. XXIII. 3; dans le matériel d'Esztergom fig. 65. 11) se nomment saplï ou masraba. Pl. XXIII. représente surtout de la vaisselle de table. Le nom turc des plats de moindre grandeur est saban (Pl. XXIII. 4—5,9—10, 12—13, 15,18— 22), une variante à couvercule en est le plat de pilaf, nommé kenarlï sahan (Pl. XXIII. 16—17). Le vase rond, peu profond, en turc tepsi (Pl. XXIII. 14; dans le matériel d'Esztergom fig. 64. 20—22) existe en diverses grandeurs. Les plus petits servent à, la cuisson de gâteau au miel, aux noix et au fromage blanc aigre, les plus grand à celle d'un pain, espèce de galette. Dans le vase a manche nommé kahve giigümü (Pl. XXII. 12) on faisait du café. 8 Une étude importante de H. Kresevljakovii parue dans Glasnik Sarajevo 6(1951) 191— 240., nous apprend qu'à Saraievo la dinanderie possède des traditions ancestrales. Dans les ateliers on fabrique, à l'aide de 53 espèce d'outils nécessaires au martelage, au façonnage et aux autres processus de travail, plus de 70 types de vases. C'est de cette étude (p. 211) que nous avons appris à connaître l'outil dont le correspondant a probablement servi de tour pour le façonnage des vases à l'époque de la domination. » Türk Etnografya Dergisi (Études Ethnographiques Turques) 2 (1957) 5—28 et I—XXIX.