Folia archeologica 1-2.
László Gyula: Kopt bronzlámpa tápiógyörgyéről
114 LÁSZLÓ: LA LAMPE DE BRONZE COPTE TROUVÉE Á TÁPIÓGYÖRGYÉ faut imaginer sous la lampe de Tápiógyörgye un support à trois pieds, articulé à la manière des objets tournés. 5 Le sommet quadrilatéral du support rentrait exactement dans le trou de la lampe. Les parallèles peuvent être rapprochés presque sans exceptions au christianisme copte. Les anses sont ornées de croix, de colombes, ou des initiales grecques du Christ. On fondait le manche des lampes pendantes dans un moule commun avec celui du corps et on modelait d'habitude à la fin du manche une tête de griffon tenant au bec une pomme. Et sur la tête du griffon on brasait les mêmes insignes, comme aux anses des lampes à support. Ces insignes ornent très souvent aussi le corps de la lampe. Parmi les parallèles susmentionnés de la lampe de Tápiógyörgye il n'y a que relativement peu dont on sache le lieu de trouvaille. En général on les fait tous dériver de l'Orient chrétien, précisément de l'Egypte, même alors qu'on les ait trouvés sur le territoire de l'Europe. 6 Les lampes provenant d'Abou-Simbel et conservées au Musée Benaki d'Athènes, donnent la base la plus sûre à leur origine. Bien que cette nécropole n'ait pas été déterrée par des experts et qu'ainsi nous ne connaissions pas authentiquement le contenu des tombes, seul le fait qu'on y rencontre en abondance des parallèles de la lampe de Tápiógyörgye renforce que la lampe ait été exécutée en Egypte. Cette forme doit être née dans les ateliers d'artisans coptes, de l'imitation des lampes de bronze romaines. J'ai indiqué, il n'y a pas longtemps, un des ferrements de coffret de la nécropole d'Abou-Simbel, comme datant du milieu du VI e siècle, 7 mais il est certain qu'on ait enterré continuellement dans cette nécropole et qu'ainsi une partie des trouvailles appartienne encore au V éme siècle. Les trouvailles parallèles de Stobi, conservées au Musée de Belgrade conduisent aussi au V e siècle. Il ne nous est pas possible de déterminer précisément l'époque, puisque la lampe de Tápiógyörgye est, pour le moment, une trouvaille unique et nous ne savons rien des peuplements du même temps des alentours. Les savants étrangers n'ont pas entrepris, bien qu'ayant à leur disposition un matériel beaucoup plus vaste, l'établissement d'un ordre chronologique exacte; ils font dater les lampes du IV —VII e siècle. 8 Une nécropole analogue à celle d'Abou-Simbel, mais mise à jour systématiquement donnerait la solution. Même en dépit des périodes relativement larges, nous pouvons insérer la lampe de Tápiógyörgye dans une suite de données. Dans le fond de cette suite qui touche l'histoire de la civilisation, figure d'une part l'affaiblissement de la partie occidentale de l'Empire romain et le raffermissement de Byzance, d'autre part le mouvement des Huns et des peuples des steppes qui les suivirent. Nous voyons cette transformation d'une manière instructive à l'aide de la présence des trouvailles de monnaies romaines et byzantines sur les territoires germaniques du nord. Aux environs de la mer Baltique le nombre des trouvailles datant du V e siècle se multiplie pendant que sur les territoires germaniques occidentaux la circulation monétaire s'arrête à peu près. 9 Nous pouvons conclure par conséquent que les marchands de Byzance avaient abandonné an moins provisoirement les territoiires occidentaux et qu'ils avaient transposé leur sphère d'intérêt commercial, en partant de Byzance, ainsi que des villes coloniales du bord de la mer Noire, par le réseau routier continental et fluvial, fréquenté déjà à partir de l'âge préhistorique, aux environs de la mer Baltique. Le territoire de la Hongrie joua, dans cette transformation, un rôle de premier rang, d'une part comme recevant, d'autre part comme lieu de passage. C'est la cause de ce qu'au V e siècle l'or byzantin inonde formellement le territoire de la Hongrie. On trouve des pièces d'or des empereurs byzantins en des masses incomparablement plus grandes en Hongrie que dans n'importe quel pays de l'Europe. 1 0 Une partie de cet or arrivait sur le territoire de la Hongrie naturellement, comme impôt annuel, cependant d'autre part il est sûr que ni les Huns, ni les fragments de peuplades germaniques qui les suivirent en ces lieux, ni la conquête du pays des Avars, de dimension colossale ne rompirent le réseau commercial de Byzance. Je mets la fin de cette vie commerciale animée sur le territoire de la Hongrie, en me fondant sur ses trouvailles archéologiques vers le milieu du VII e siècle. La plupart des objets et des monnaies byzantins qui reparaissent en grand nombre vers la fin du VII e siècle, doit être, selon moi en connexion avec un flot de peuplades plus récent, venant de la Russie méridionale. Cette organisation commerciale qui enlaçait l'Europe orientale et la Russie jusqu'à la mer Baltique, échappe peu à peu, à la fin du VII e siècle des mains des Byzantins et perd passagèrement de son importance. A la fin du VIII e siècle les peuples des steppes et les Normands du nord occupent