Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)
FÖLDES GYÖRGYI: La profération et le symbolisme du son chez Mallarmé et Kosztolányi
.28 Földes Györgyi En 1933, dans un de ses articles linguistiques Ige ( Verbe ), Kosztolányi compare le mot, le verbe prononcé ä la creation biblique : en disant : « au feu ! » — mérne si ce n'est pas vrai, si cette affirmation contredit ce qu'on a l'habitude d'appeler la réalité — je crée une autre réalité, une réalité virtuelle : les gens s'enfuient éperdument. « H y a le feu , parce que j'ai crié au feu. Cette phrase a cause un incendie dans des milliers de cerveaux, et cet incendie, bien qu'il ne soit pas perceptible, n'est pas moins reel que le vrai, cet incendie flamboie, ondule, se propage, sa flamme léche déjá le plafond, son étincelle et sa chaleur consument tout. » 2 Acte de langage, si nous empruntons la terminologie d'Austin ou de Searle. Ou plus précisément, cette interprétation suppose que — selon la classification de Searle — mérne les illocutions assertives (la représentation, la constatation des faits) peuvent devenir des declarations — par-dessus le marché, spéciales, excessives qui efFectuent un changement considérable non seulement dans cette réalité, mais hors de celle-ci en créent une autre. 3 Bien qu'on ne trouve aucun signe explicite de l'intérét de Kosztolányi pour la philosophie du langage de Humboldt, Géza Szegedy-Maszák 4 és Katalin Szitár 5 ont plausiblement démontré la parenté entre quelques idées de Kosztolányi et de Humboldt. Iis n'en parlent pas, mais l'acte de la prononciation est aussi primordial chez le philosophe allemand : sans étre articulée, « la réflexion ne pourrait pas recevoir la clarté indispensable, la représentation ne pourrait pas se transformer en concept. La liaison inséparable de la réflexion, des organes vocaux et de l'ouie en langage est due á la structure inchangeable, originale et indécomposable de la nature humaine [. . .] Comme la réflexion — considérée dans ses rapports les plus humains — n'est autre chose qu'un désir ardent á partir de l'obscurité vers la lumiére, a partir de l'état limité vers l'infini, la voix se déverse aussi de l'intérieur du coeur vers l'extérieur et trouve un intermédiaire idéal dans l'air, dans l'élément le plus fin et le plus mobile, dont l'immatérialité illusoire convient aussi á l'esprit. » C'est dans son article, János Arany, que Kosztolányi parle de la force du mot, ou plus exactement de celle du nom : il définit le nom comme « le 2 KOSZTOLÁNYI, Dezső, Ige, Pesti Hírlap, 1 octobre 1933 = K. D., Nyelv és lélek, Budapest, Szépirodalmi—Forum Kiadó, 1990. 234—235. SEARLE, John R., Mind, languague and society. Philosophy in the real world, Basic Books, Perseus, 1998. 4 SZEGEDY-MASZÁK, Mihály, Kosztolányi nyelvszemlélete, Alföld, 1994/8. 46—58. M. Szegedy-Maszák remarque déjá dans son article qu'il existe une certaine similitude entre les deux conceptions de langue, celle de Mallarmé et celle de Kosztolányi. 5 ' r , • . SZITAR, Katalin, A prózanyelv Kosztolányinál, Budapest, ELTE, 2000.