Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)
ÖRSI TIBOR: Emprunts frangais dans les Voyages de Sir John Mandeville
Acta Acad. Paed. Agriensis, Sectio Romanica XXX (2003) 191-200 Emprunts frangais dans les Voyages de Sir John Mandeville Örsi Tibor L'étude de l'extension de l'influeiice que la langue frangaise a exercée sur la langue anglaise au cours de la période moyen-anglaise est un probléme trés délicat. Les linguistes adherent ä des opinions discordantes. Certains d'entre eux considérent que cette influence se limite au vocabulaire. D'autres, moins nombreux, prétendent que le frangais a exercé une influence plus profonde qui a dépassé le vocabulaire et la phraséologie. Aprés la conquéte normande, la tradition littéraire vieil-anglaise se maintient par la création d'un grand nombre d'ouvrages. L'autre activité httéraire majeure qui se déploie pendant la période du moyen-anglais est la traduction et le remaniement libre des sources latines et frangaises. Ces traductions suivaient délibérément les originaux respectifs. Les Voyages de Sir John Mandeville rentrent dans cette derniére catégorie. Au Moyen Age, il fut peu d'ouvrages plus populaires que les Voyages : on en a recensé plus de 250 manuscrits en 10 langues. Cinquante-sept manuscrits nous sont parvenus en frangais, 33 en anglais, 49 en latin, 58 en allemand, 15 en néerlandais, 13 en italien, 1 en espagnol, 4 en danois, 3 en gaélique et 8 en tchéque. Les manuscrits francais se classent en trois groupes : 1. Le groupe insulaire comprend 23 manuscrits. 2. Le groupe continental est représenté par 27 manuscrits. 3. La version liégeoise s'est conservée en 7 manuscrits. Le plus ancien manuscrit daté, copié en 1371 pour le roi Charles V,appartient au groupe continental. C'est ä la version insulaire que se rattache l'ensemble le plus important de la traduction des Voyages. Les Voyages font l'objet de 90 éditions imprimées avant 1600. En Angleterre, Mandeville continue ä jouir d'une immense popularité. Dans l'introduction ä son Dictionary (publié en 1755), Samuel Johnson 1 le considére comme le « pere de la prose anglaise ». Pour résumer l'importance 1 Samuel Johnson. "History of the Language" prefixed to the Dictionary. London: Longman, 1755.