Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 5. (Budapest, 1977)

GOMBOS, Károly: Alte armenische Drachenteppiche

sur une identité curieuse sur une autre nappe du Musée, laquelle représente Londres et la Tamise et étant aussi d'ori­gine de Courtrai (fig. 5) 17 . L'arrangement du miroir de la serviette est semblable à celui de Buda. En haut au centre deux anges flottants, claironnants tiennent des lauriers, entre eux les armoiries de Londres en lauriers. Au dessous deux figures éques­tres aux chapeaux emplumés, au milieu la cathédrale St. Paul d'alors, auprès de sa tour l'inscription LONDON et son image réfléchie, aux alentours la ville, au pre­mier plan la Tamise, avec deux trois-mâts et des canots sous les bateaux l'inscrip­tion THE RIVER THAMES et son image réfléchie, au dessous l'autre rive de la Tamise, enfin la reprise du rapport avec les ailes flottantes angéliques. Il est encadré de trois côté de bandes ornées de feuilles d'acanthe, la bordure est en damiers. Van Ysselstein fait mention d'une pièce sem­blable. La différence entre les deux espèces n'est, pas d'une grande portée. Sur la pièce de van Ysselstein le centre est occupé par un rapport entier et de son image féfléchie, la bordure composée de feuilles d'acanthe complètes encadrée de tous les quatre côtés, quant à notre spécimen les reprises du rapport débutent également de long en large. Van Ysselstein présume des pièces publiées par lui a être des ouvrages de Courtrai vers 1695. Mettant en comparaison les deux vues de ville, Buda et Londres, on peut observer que le quartier s'avançant jusqu'au flancs de la cathédrale St. Paul, avec l'église à la tour quadratique marquante — quoique en situation inverse — fait l'apparition également sur l'un et l'autre. Fouillant, pour trouver des préfigurations gravées, on est tombé sur une estampe représentant Londres en l'an 1616. 19 La partie centrale de cette estampe panoramique avec la cathédrale St. Paul, ainsi que les maisons et églises en l'entourage, les bateaux et canots naviguant sur la Tamise soit totale­ment conforme à la vue de la ville sur le damassé (fig. 6). Ile est. de toute évidence qu'on s'était servi de la vue de Londres déjà existante — en tout cas avec un brin de remaniement — pour faire exécuter notre nappe au Buda, c'est à dire, on avait omis la rivière et l'autre rive, on avait entouré de murailles la ville, à la place de la cathédrale on avait flanquée une tour colossale ou un donjon. De cette ma­nière naquit une vue panoramique de pure imagination, formée de divers composants. Poursuivant l'examen des motifs à notre serviette de Buda nous sommes tombés sur un damassé, représentant la prise de Turin, dont la scène de bataille en dessous de la vue de ville, fait pendant à notre dessin de cette scène (fig. 7). 20 Cette victoire au cours de la Guerre de succes­sion d'Espagne eut trait à la personne de Eugène de Savoie (1707). L'intéressante figure centrale de la scène de bataille — répondant aux exigences de la symétrie en miroir — tient une épée en chaques mains, et aussi l'arrangement des figures combattants est ressamblant, seulement il n'y a point de drapeaux sur notre nappe et les soldats tombés à terre sont en­tourbannés. On se rencontre avec la re­présentation d'anges flottants et du portrait équestre du souverain, lancée sur notre nappe, sur maintes pièces de Courtrai, en dehors de la nappe londonienne, ainsi sur la nappe commémoriale de Jacques II (1685) 21 . L'origine courtraise de notre serviette peut être considérée comme certaine, quant à la taxation de la date on a de la peine à l'établir. L'analogie de la bataille avec la date d'origine, c'est à dire l'an 1706 peut être négligée, puisqu'on aurait pu faire 85

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