Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 5. (Budapest, 1977)

LÁSZLÓ, Emőke: Linge de table damassé de Flandre. Nappes commémorant la reconquete de Buda

EMŐKE LÁSZLÓ LINGE DE TABLE DAMASSÉ DE FLANDRE. NAPPES COMMÉMORANT LA RECONQUÊTE DE BUDA La famille Gattoni (Gassoni), originaire de Bologne, fit don en 1896 au Musée des Arts Décoratifs, par l'intermédiaire du baron Gyula Forster, président de l'an­cienne Commission Nationale des Monu­ments Historiques, une nappe et six ser­viettes blanches damassées en lin. 1 Les objets étaient parvenus aux donateurs par la voie de la famille bolognaise, étant également d'une vieille souche: les Santini. La nappe et les serviettes furent manu­facturées en commémoration de la dé­livrance du joug turc du château de Buda en 1686 et ont été tenues pour être oeuvres hongroises du XVIII e siècle. Fouillant dans notre collection des damassés en quête de nappes aux pareils motifs et figurations, on a pu mettre la main sur quatre espèces de nappes, lesquelles touchent de près par leurs motifs et contextures aux espèces surmentionnées, ainsi que leur endroit génétique présumé peut être le même. Par la littérature et en pleine connaissance de pareils objets on est porté à croire que nos nappes soient sans doute des oeuvres de Flandre, plus précisément celles de Courtrai (Kortrijk). 2 Quant aux objets et documents écrits les plus anciens de la damassure figurative flamande, nous nous référons à notre étude précédente où nous en avions brièvement parlé. :! A cette occasion actuelle nous aspirons plus tôt à évoquer le souvenir de l'extension régionale des damassés blancs, commenter leur usage aux XVII e et XVIII e siècles, relever les types re­présentatifs de cette époque et par ces moyens spécifier les espèces étant en la possession du Musée. Les nappes de toile à fleurs ou unies de Reims ou de Compiegne bien estimées des lors du XIV e siècle auraient été les précurseurs des damassés à figures. La veuve du roi français Louis X, Clémence de Hongrie avait possédé en 1328, 126 pièces de nappes de sortes et dessins de natures variées/' Ces nappes avaient été bien chères en ce temps, en raison de ceci on les trouve éminemment dans les ména­ges royaux. Manger à une table mise fut droit royal et grandseigneurial, tout le reste prenait les repas aux tables sans nappe et couvert. Les nappes furent tenues en haute estime de sorte qu'elles aient été emmagasinées en des localités particulières. Dans les châteaux français on eut établi des personnes chargées du soin de ces pièces précieuses. Ces „nappiers" eurent de veiller sur le rajustement et nettoyage des pièces et qui mieux est à ce que les nappes 75

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