Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 2. (Budapest, 1974)

Le Musée des Arts Décoratifs en 1972

penserait en contemplant les monuments conservés et présentés isolés, détachés de leur connexions primitives. Les quelques ensembles intérieurs qui nous sont restés, la description ou la représentation de ceux­ci peuvent nous donner une idée de cette symbiose dans laquelle vécurent, au temps de la Renaissance ou du baroque, les diffé­rents monuments de l'art. Il est superflu de mentionner ici les exemples trop con­nus des intérieurs des églises baroques ou des châteaux rococo, et on connaît bien les riches ensembles baroques, comme par exemple, la pharmacie de Kőszeg, avec ses meubles, tableaux, pots et ornements ori­ginaux. Mais nous pourrions signaler des ensembles moins connus qu'on peut seule­ment reconstituer d'après les sources écrites, tels les groupes de monuments ayant trait au culte funéraire, les riches ensembles du Castrum doloris, des armoiriées sculptées et peintes, des drapeaux, armes, etc., ou les ensembles de gala préparés pour les noces, auxquels ont collaboré des charpen­tiers, des menuisiers, des peintres, des sculpteurs, des tisseurs de tentures et de tapis. Mais nous pourrions mentionner aussi des types de monuments mineurs, comme les images de piété où le complément orga­nique de la peinture est le riche cadre en orfèvrerie, ou le coffre de mariage et l'armoire, qui présentent la collaboration stricte du menuisier et du peintre. Finalement nous rappellerons, en tant que troisième et dernier point de nos examens, l'emprunt des modèles, l'utilisa­tion des motifs communs, qui est un élément de liaison important dans les rapports entre les arts plastiques et les arts déco­ratifs. C'est un domaine très important avec un enchevêtrement compliqué de con­nexions, domaine qui demande encore à être exploré et dans lequel beaucoup de problèmes doivent être élucidés. L'utilisa­tion des modèles empruntés aux arts pla­stiques se rencontre dans maintes formes et dans nombreuses branches des arts déco­ratifs. Des tableaux et des gravures sont utilisés dans la céramique, dans la manu­facture de porcelaine, dans les tentures peintes et tissées, dans les tapis, dans les monnaies et médailles; des statues et re­liefs peuvent figurer en tant que modèles dans la céramique, sur les meubles, sur les poêles, sur les bijoux, et bien entendu, on pourrait longuement continuer à énu­mérer les exemples. Cependant, il peut être question non seulement de l'emprunt des représentations figurées, mais de l'emprunt des motifs et de l'ornementation; lorsque ce n'est pas aux arts plastiques qu'on emprunte, c'est très souvent l'oeuvre d'art décoratif qui exerce une influence sur les arts plastiques: ces influences réciproques sont compliquées et ont plusieurs phases. Nous l'observons surtout lorsque naît une nouvelle tendance stylistique qui pénètre dans toute les branches de l'art et de l'arti­sanat, et se présente tantôt dans l'une, tantôt dans l'autre branche ou genre d'art avec plus ou moins de puissance initiatrice. L'influence réciproque des divers arts, arts plastiques et arts décoratifs, et leur entre­lacement constituent un ensemble de pro­blèmes extrêmement intéressants et im­portants. Pour terminer, je désire signaler ici la grande tâche qui nous attend, et mentionner quelques rapports pratiques des problèmes que nous venons de poser et qui demandent à être résolus. Il est évident que les éléments et points de vue que nous avons retracés brièvement et superficiel­lement se présenteront sous une forme sa­vante dans la synthèse de l'histoire de l'art hongrois actuellement en préparation qui comprendra plusieurs volumes. Dans cette entreprise imposante, résumant par époques l'architecture, la sculpture, la peinture et les arts décoratifs, nous devons, dès le dé­but, voir nettement les corrélations et 220

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