PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)
PARTIE HISTORIQUE
— 74 dans l'art populaire, mais on peut aussi démontrer pour la plupart des broderies anciennes précieuses qu'elles se sont dévelopj)ées en imitant les brocarts. Cette origine de plus d un type de broderie turque peut étre démontrée avec certitude. .Sans aucun doute, une grandé partie des broderies hongroises de style turc réíléte également linfluence des dessins des brocarts turcs, ce dont nous fournissons un exemple planche XXXIX. Le tissu des habits de gala turcs et les brocarts orientaux ont préparé le sol chez nous, d'une facon directe ou indirecte, ä la mode des broderies turques. Si ce n'est qu'en nombre restreint cpie des vétements tout fails ont pénélré chez nous de Turquie comme cadeaux, comme butin de guerre ou comme ráncon, l importation en Hongrie de textiles turcs en pieces était d'autant plus grandé. A l'époque de la domination turque, l'importalion de ces malleres en Hongrie et en Transylvanie était un commerce régulier et florissant, á preuve qu'en 1621 Gábor Bethlen, prince de Transylvanie édicle la «Limitation des biens importés iiar des commerfants turcs, grecs et juifs». Ici, des textiles turcs (ou du moins importés de Turquie) figurent en grand nombre. Le tarif prescrit le prix d'«im Fosztän bagazia porié sous le dolman, pour un komme vieux » et d'«tm bon dolman fosztán pour enfant». 5 1 II fixe le prix du «beau cramoisi, bon, jaune, grand, de Turquie», de meine que celui du «plus petit» et du cramoisi rouge, violacé et bleu. 5 2 C'est sans doute dans le groupe des matteres ä vétements que rentrait le tissu appelé «keese ». .1. Rimav, ambassadeur de Transylvanie á la Porte, achéte á Constantinople « un ketsche long et étroit», «un ketsche long ä fleurs », et plusieurs «ketsches en poil de chameau». 5 3 Le «muhar turc» importé de l'Orient par des commercants a été sans doute également une maliére á vétements. 5 4 Ce n'est pas seulement dans les milieux aristocraliques, mais aussi dans des milieux bourgeois que les lissus a vélements turcs se sont diffusés de bonne heure. — ainsi des 1570, figure parmi les effels mobiliers dun bourgeois de Nagyszombat «11 demi-piéces de mothager turc». 5 5 Le tarif de Gábor Bethlen établit aussi que les commercants venant de l'Orient «peuvent vendre une piece du bon tsemelget en couleurs de Turquie au prix de sept florins». II est remarquable que ce tissu appelé csemelet fait de poil de chameau était déjá connu chez nous au moyen-äge, et — comme l'a démontré la linguistique — cette dénomination a passé chez nous de l'Europe Occidental, el vient du vieux francais chamelol (prononcé: camelot). 5 6 Par conséquent, il est facile de démontrer ici, que lantot nous avons adoplé des biens culturels orientaux par 1 inlermédiaire occidental, tantőt direclemenl de l Orient, de la Turquie. II ressort aussi des données á noire disposition que les brocarts brochés d or et d'argent, extrémement chers, n'étaient pas dans le commerce, mais selon nos inventaires, ils se trouvaient ä l'ordinaire en possession des magnats — surloul en Transylvanie. II parait que de pareils articles d une plus grandé valeur — généralement moins recherchés — passaient en possession des milieux sociaux plus é!evés par commande. ou bien c'est directement par leurs mandataires ä la Porte qu ils les faisaient acheter á Constantinople. C'est ainsi qu'a dű aussi passer en Transylvanie la «mutiere a fleurs, tout en or apportée de la Porte» figurant parmi les effets mobiliers de Alme Farkas Bethlen. 5 7 Et parmi les robes de la princesse Catherine de Brandebourg figure <un corsage couleur chair, fail d une mutiere magnifique , apportée du pays des Tartares». b 8 II est possible que cette piece provienne du cadeau diplomatique envové par le sultan ä Kassa ä l'occasioii des noces de Gábor Bethlen et Catherine de Brandebourg: son ambassadeur préscnla au couple princier, entre autres cadeaux de noce, de la soie et du velours. 5 9 5 1 Magyar Történelmi Tár, Année XVIII. p. 21G. 5 2 Ibid. p. 214. 5 3 Történelmi Tár, Année 1878. p. 156. et 162. — Dans !e premier tiers du XVII« siéc!e, Riirav i'u. á plusieurs reprises ambassadeur á la Porte. Selon Takáts (Magyar Nyelv, III: 375.) le kecse est un tissu fait de poil de chameau, servant ä confectionner des vétements, mais on l'employail aussi comme couverture et lapis, el meine comme lapis d'église. 5 7 Magvar Gazdaságtörténeti Szemle, Année IX. p. 195. 5 5 Radvánszky: op. c. vol. II. p. 24. 54—55 «muhar», «molhayer»: tissu appelé «mohair», mérne mot que moire, mot lure exact: «mukhayyar.» (Voir moire dans le Dictionnaire élymologique de Dauzat.) 5 C GomlM)cz-Melich : Magy. Etym. Szótár (Dictionnaire Etymologique Hongrois): csemelet. " Magyar Nyelvőr 42:363. 5 8 Szendrei.: A magy. viselet etc- p. 17. 5 9 Gyalui, Farkas: Telkien Gábor lakodalma (Voces de Gábor Bethlen), Erdélyi Múzeum, vol. 10 p. 184.