dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

la peinture hongroise à partir de l'essor subit des années 1840 jusqu'aux années 1870. Il enregistrait les événements les plus importants du monde des arts, faisait connaître les nouvelles acquisitions de la Galerie Nationale de pein­tures, annonçait la nouvelle de la fondation de la Société d'encouragement aux Beaux-Arts (1861), l'inauguration de l'ancienne Galerie d'Art en 1877, etc. C'est toujours le XIX e siècle qui retenait l'attention de Lajos Ernst, auteur d'une étude sur les travaux d'his­toire des beaux-arts parus au XIX e siècle, retraçant les principales lignes d'une évolution qui nous conduit du livre de Dániel Novak (1835), preuve de l'intérêt toujours grandissant que l'on portait à l'art dans les années 1840, à l'appréciation de l'activité de toute une génération de critiques d'art hongrois, dont Zsigmond Ormos, Iván Nagy, János Foltény, Gusztáv Hatos, József Prém, Tamás Szana et Károly Hollós. À côté de ces revues spécialisées, tenons compte d'autres revues et de journaux qui avaient des rubriques consacrées aux beaux-arts. Déjà au début du XIX e siècle on constate dans les rédactions un certain intérêt grandissant pour l'art, tandis qu'à partir des années 1840 les comptes­rendus des expositions de la Galerie d'Art sont obligatoires dans nos journaux. Quand, dans la seconde moitié du siècle les revues hebdomadaires et les journaux deviennent plus riches, les grands quotidiens publient sans exception des articles sur les actualités du monde des arts. Le sujet est fourni par l'exposition d'un artiste renommé (Zichy, Munkácsy, Lötz) ou par les expositions collectives ou rétrospectives de la Galerie d'Art. Parmi leurs auteurs nous rencontrons les noms de Mór Jókai, de Gusztáv Keleti, de Ferenc Ney, de Hugó Maszák et d'autres publi­cistes. Malgré la signature d'écrivains les mieux connus de l'époque, ces articles ne correspondent nullement aux exigences de l'esthétique. Károly Lyka avait raison de dire qu'à l'encontre de la critique littéraire, la critique d'art se contentait de faire aimer les arts et que les criti­ques eux-mêmes ne possédaient guère les notions les plus élémentaires de la technique de la peinture. Dans leur article le sujet, le thème dominait. Des articles de ce genre paraissaient dans Vasárnapi Újság (Journal du Dimanche), dans Fővárosi Lapok (Gazette Municipale) dans Hon (Patrie), etc. Dans les années 1880 l'esprit qui avait animé jusque-là la presse hongroise changea et refléta désormais non pas la mentalité de la petite bour­geoisie, mais celle d'un jeune régime capitaliste en plein essor. Le ton des journaux devenait léger, superficiel, plus posé, plus affecté sans avoir pour cela l'apanage de la nouvelle conception sociale, la largeur de vues et de perspectives réservée aux journaux encore à venir. Ils se montraient incapables de marcher avec leur siècle: les pages de la Gazette Municipale ou celles du Journal du Dimanche ne respiraient pas la richesse de la vie, l'amour sans artifice des sciences et des arts. Vers la fin du siècle, de nouveaux périodiques parurent dont mentionnons en premier lieu l'hebdomadaire Hét (la Semaine) rédigé par le poète József Kiss. Cette revue dont le premier numéro vit le jour en 1889, était un journal littéraire qui renouvelait aussi la critique d'art la libérant des contraintes imposées par les représentants de l'idéologie de la classe dominante, le ministère de l'éducation, la Société d'encouragement aux beaux-arts, l'École supéri­eure des Beaux-Arts. Elle fut suivie de très près par la revue de Lajos Katona, par Elet (la Vie) (1891—1896) qui se disait revue sociale et économique et paraissait deux fois par mois. Sa rubrique consacrée à l'art réunissait les meilleurs critiques de l'épo­que, Károly Lyka, Péter Gerecze, László Kaczián et d'au­tres encore qui se distinguaient par leurs connaissances approfondies et la hardiesse de leur ton. Loin de flatter, ils flétrissaient les abus. L'un d'eux, Elek Kadosa, allait jusqu'à écrire en 1891 que Budapest ne serait pas une véritable capitale tant que les artistes y seraient traités en mendiants. Cette série de nouveaux périodiques se termine par la revue du romancier Ferenc Herczeg, par les Új Idők (Temps nouveaux) paraissant en 1894. Elle montra une prédilection très marquée pour les beaux-arts. En mention­nant que Károly Lyka y était chargé de la rubrique des arts, nous avons déjà indiqué sa tendance. C'est après ces tentatives diverses que parut en 1900 la revue Művészet (l'Art) de Károly Lyka. Elle passe en Hongrie pour la première revue exempte d'une tutelle officielle, donnant une large place aux actualités du monde artistique, publiant de belles illustrations et s'avé­rant, malgré tout cela, viable jusqu'à la fin de la première guerre mondiale. Le chemin que nos revues d'art devaient parcourir au XIX e siècle, n'était pas facile: partant, pour ainsi dire, de zéro, elles atteignaient, au prix de luttes, d'échecs et de difficultés sans nombre, le niveau des revues d'art européennes.

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