dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

nation à Jókai. Je me réserve le droit de me rattraper, en lui envoyant plus tard une de mes toiles». Ce dessin en charbon 7 (45,3x54,5 cm) (Fig. 77.) représente, groupés autour du condamné, une jeune femme en larmes, un petit garçon ne comprenant rien à la scène dont il est témoin, et un gardien im­passible. La composition est bien équilibrée : à gauche du groupe composé de quatre personnes se trouve une table couverte d'une nappe blanche ; sur elle sont posés, le long de la table et parallèlement à celui qui regarde le tableau, deux chandeliers et un crucifix 8 . La manière dans laquelle cette esquisse en charbon a été exécutée, nous rappelle l'époque à laquelle Munkácsy a peint la Cellule du condamné à mort. Elle est très proche du style des grandes esquisses faites pour « Le recrutement » et «Le mont-de-piété ». Par contre, elle n'a rien de commun avec le style des dessins faits dans les années 90. En vue d'une analyse approfondie, nous devions confronter notre dessin avec la première ébauche du tableau, conservée aux États-Unis (Fig. 75) et avec une variante peinte en 1878 et se trouvant en pos­session do la Galerie Nationale Hongroise (Fig. 70). Nous avons procédé peu à peu et nous avons constaté les différences suivantes : sur l'esquisse faite au fusain et sur la toile exécutée en 1869, le principal per­sonnage tend sa jambe plus avant que sur le tableau peint on 1878. Sur ce dernier, le pied même est retiré on arrière et détourné plus fortement do l'autre pied jusqu'à former un angle droit avec lui. De même, sur l'esquisse et la première toile, le manteau du condamné détaché de ses cuisses traîne sur le sol, tandis que sur la toile conservée à la Galerie Nationale Hongroise il ne fait que le frôler à peine. La forme» du eol do la chemise du principal person­nage est identique sur le dessin et sur la composition datée de 1869, ce col étant formé de deux bandes longues, blanches, tombantes, tandis que sur la com­position ultérieure le col est trop serré. Le col du manteau du gardien est long sur notre dessin, tandis qu'il est plus court sur le tableau do la Galerie Natio­nale Hongroise. La composition dos toiles de Munkácsy s'est développée 1 sous une forme déjà arrêtée dans l'ima­gination du maître au cours d'un processus de créa­77. Mihály Munkácsy (1844 — 1900) : Dessin nu fusain. Étude pour la cellule du condamné il mort. Munkácsy Mihály (1844-1900): Szénrnjz a Siralom­házhoz. tion reconstruit par les spécialistes de son art. Mun­kácsy avait en effet l'habitude de faire rapidement une esquisse sommaire servant de point de départ pour des esquisses au crayon ou au fusain plus détaillées, suivies d'études à l'huile approfondies d'après lesquelles il exécutait, sans changer la com­position primitive, ses toiles sous leur forme défini­tive 9 . Notre dessin fut certainement fait dans la seconde phase de ce processus de création, nous pouvons donc le considérer comme une esquisse de la première composition achevée en 1869 et conservée actuellement aux États-U ms. L'esquisse au fusain que Munkácsy avait adressée en hommage à Mór Jókai et que le présent numéro de notre Bulletin reproduit, constitue une importante étape dans l'exécution d'un des chefs-d'oeuvre do notre peinture en même temps qu'il témoigne élo­quemment de l'existence de rapports intimes entre notre peinture et notre littérature. Ces rapports mériteraient bien d'être étudiés de plus près. Agnès Zibolen

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