Marisia - Maros Megyei Múzeum Évkönyve 10. (1980)
I. Arheologie
62 DUMITRU PROTASE 10 materielle romaine et qui avaient cies coutumes romaines provinciales, soient arrivés assez de bonne heute á la situation de parier le latin, apres avoir passé par une tres normale étape de bilinguisme pratique dans le milieu familial et dans les ralations privées. II est connu que les inscriptions dans le monde rural de Dacie, tout comme dans d’autres provinces, sont peu nombreuses (8—10°/o)23. Mais leur grande frequence ou leur rareté, ici ou dans d’autres coins du monde romain, peut étre interpretée par la situation materielle et les habitudes de la population et non comme une preuve absolue de 1’utilisation ou de la non-usage, de la connaissance ou de Tignorance du latin. Des monuments épigraphiques et sculpturaux ont été élévés le plus souvent par des personnes plus riches, désireuses d’affirmation; 5a ne veut dire pas du tout que ceux plus pauvres n’auraient pas connu et n’auraient pas parié le latin. Le latin était connu et utilisé dans tomes les couches sociales et s’est imposé comme la seule langue de communication. La langue thracodace est leniement disparue, mais non sans laisser dans le roumain et dans ses dialectes balcaniques un fond lexical important (environ 10°/o par rapport au latin) ce qui prouve l’unité éthno-linguistique préromaine. Tout comme en Gaule, en Hispanie, en Pannonie, apres im siede et demie d’occupation romaine, on constate en Dacie les effets et la généralisation de la romanisation dans tous les plans de vie. La romanisation у a été aussi conditionnée par quelques facteurs d’action généralement valables: l’armée, 1’administration, le commerce, le recrutement local, la circulation intense des gens, des idées et des produits, les mariages mixtes, le contacts quotidiens dans le processus de travail etc. Les conditions locales et l’époque plus tardive présentaient certaines particularités qui ont préssé le rythme de la romanisation. L’octroi du droit latin (ins Latii) et puis célúi de citovenneté romaine sous le régne de Caracalla (en 212), l’insistance des autorités et le désir merne des autochtones de devenir Romains, avec tout l’honneur et les 1vantages matériaux propres a cette qualité, c’étaient des facteurs efficaces vis-á-vis de la romanisation. En essence, la romanisation en Dacie ne difiére pás de celle des autres provinces du centre et de l’ouest de l’Empire. Dans les inscriptions le phénoméne de latinisation des Daces se refléte dans les changements des noms thraco-daces, avec ceux remains.24 La disparition des noms locaux et des épithétes éthniques „Dacus“, „Geta“, „Thrax“ et la frequence des noms comme „Ulpius“, „Aelius“, „Aurelius“ rnontre l’intégration des autochtones dans la romanité de l’Empire et le remplacement des idiomes indigenes par le latin. Dans les villes et les villages, dans l’armée et l’administration, dans le commerce, les transports et les ateliers, sur les terrains et dans les mines, ü l’office divin, on páriáit partout le latin. La romanisation ne s’est pás réalisée uniformement dans tous les coins de la province. Du point de vue de l’intensité, eile a var é de la ville au milieu rural, de la zone des camps aux régions moins développées, du centre vers les contrées périphériques, envisageant des différences mérne sur Péchelle so-23 I. Winkler, loc. cit. . • 24 C. Daicoviciu, op. cit., p. 113—115; I. I. Russu, AISC, IV, 1944, p. 207—215; D. Protase, dans Materiale, IV. 1957, p. 319—323.