Századok – 2009
KISEBB CIKKEK - Tóth Ferenc: Államrezon és nemzeti géniusz. Franz Moritz von Lacy Magyarországról szóló kéziratos esszéje (1770-1772) V/1239
Si cet abus a esté reprimé, celuy qui existe encor aujourdy dans la nature des franchises des quelques posessions, n'est pas moins préjudiciable au bien public, puis ce quil autorise les posesseurs a priver Testât d'une partie de ses resources. Car il faut savoir que pour servir au paturage d'un bétail immense, la quatrième partie des terres de labourage de la Hongrie reste inculte que toutes ses terres qui se nomment deserte et dans la langue du pays pousta ; estoint autrefois des villages très peuplés, qui ont estés dévastés partie du tems des guerres contre les Turcs, et partie du tems que les révolutions afligoint la Hongrie que ses vilages, dont ses deserts portent encor aujourdy le nom, ont estés abandonnés par leurs habitans pour se retirer dans dautres parties du Royaume ou leurs desendants existent de nos jours. Il ne faut pas ignorer d'ailleurs que les propriétaires de ses posessions, jouissent non seulement du fond des terres seigneuriales ; mais aussi du fond de celles qui partenoint aux communautés sans éstre p. 17 attenus de concourir aux besoins de Testât. Il est a observer en outre, quil ny a pas quarante années que la plus grande partie de ses deserts estoint admodiés pour cinquante ou soixante florins, et quils le sont aujourdy pour six a sept mille florins ; ce qui consequament augmente le prix du bétail. Donc le peuple est obligé de vivre plus cherment, donc, la noblesse en retire seule le profit, sans contribuer aux besoins de Testât. Donc une partie des meilleures terres réste inculte. Donc l'on préféré en Hongrie l'utilité des animaux a la nourriture des hommes. Après avoir examiné ses particuliaritès ; né trouvera ton pas quil est bien étonnant q'un droit de posession de cette nature puisse exister, et surtout lors ce'que l'on considérera, combien sont pernitieuses les consequences qui peuvent en résulter. Car outre que ce droit prive Testât d'une partie de ses résources, et une infinité d'habitans de leurs heritages et de leurs facultés. C'est quil augmente la charge des imports, et réduit la plus part des sujets hongrois a la nesessité de suporter le joug de la misere ; sans esperance de pouvoir méliorer son sort ; et que dans le cas d'une mauvaise récolté, les calamités sont inévitables. Tout ce que ce droit de posession a de plus criant, pouvoit estre adouci, si en réfusant de rétablir les villages dévastés et de cultiver toutes ses terres qui restent incultes, les propriétaires de chaque desert estoint attenûs de payer la contribution pour le fond des terres quils possèdent apartenant aux communautés ; puis ce que par cette juste répartition, le bas peuple en seroit soulagé, sans que le droit nobilair en soufrit. Mais que la noblesse, qui né concourt en rien aux besoins de Testât, jouisse du privilege de pouvoir priver ses sujets de ses facultés, et que pour satisfaire son avarice, elle puisse de propre autorité disposer de leurs heritages et les faire gémir dans une opresion tyranique ; il faut avouer q'une pareile injustice quelque protégé elle puisse éstre par les loix, n'en est pas moins criante ; elle existe sependant quoy qu'ait pu faire le Roy pour la réprimer ; cé qui prouve evidament combien lequité et la raison des instruments peu propres a detruire les préjugés et les caprices d'une nation, lors ce qu'ils sont autorisés par les constitutions.