Századok – 1987
TANULMÁNYOK - Senga Toru: IV. Béla külpolitikája és IV. Ince pápához intézett "tatár-levele" 584
612 SENGA TOR U de la défaite en août 1245 de Rostislav Mikhailovitch - gendre de Béla - et de ses Hongrois près de Iaroslav, contre Daniel Romanovitch, et surtout par suite du retour de Daniel de chez Batou, c'est-à-dire vers la fin du printemps 1246, un tournant survint dans la politique du roi en Galicie. Ces temps-là Béla IV renonça à soumettre la Galicie et chercha à conclure avec Daniel un traité de paix. Cela devait être aussi en rapport avec son opposition à Frédéric duc d'Autriche et de Styrie, et avec les luttes engagées après le décès du duc pour l'héritage Babenberg. En septembre 1246 le roi de Hongrie signa à Zvolen(Zólyom) un traité de paix avec Daniel et maria sa fille Constance avec Lev, fils au prince de Galicie, et ainsi fut crée l'alliance hungaro-galicienne. En novembre Béla IV annonça au pape sa volonté d'acquérir l'héritage autrichien, mais peu après, les nouvelles arrivées par l'intermédiaire de Daniel concernant les préparatifs des Tatares contre l'Europe détournèrent l'attention du roi vers une autre direction. En été 1247, â Zvolen, grâce à ses propres envoyés et a' Plan Carpin qui avaient assisté en Mongolie à l'élection du grand khan en août 1246, il obtint des renseignements encore plus détaillés sur les projets des Tatares de conquérir l'Europe. Peut-être fin été ou en automne 1247, sous l'effet de cette nouvelle alarmante, le roi maria son fils István à Erzsébet (Elisabeth), fille d'un chef coman, afin de défendre le pays avec les Comans dont il permit l'installation déjà quelques années plus tôt. Au printemps 1248 décéda le grand khan Güyük, et pendant trois ans sa veuve, en qualité de régente, dirigea l'empire mongol. Pendant ce temps les luttes pour le trône du grand khan, les antagonismes dynastiques internes, ont troublé la vie de l'empire, et enfin, à l'été 1251, Möngke fut élevé au trône. Bien que ses informateurs aient pu lui apprendre la mort de Güyük déjà vers la fin de 1248, et peut-être aussi les antagonismes dynastiques, Béla IV prit des mesures de précaution même en 1249, craignant le retour des Tatares, ce qui était dû surtout aux nouvelles alarmantes venue en 1247. Ce n'est qu'à partir de 1250 que le roi se joignit vraiment à la longue lutte menée pour l'héritage autrichien, quand il fut convaincu que le danger tatare ne menaçait plus. Tout cela démontre que c'est surtout en 1247 que Béla IV pouvait avoir une raison sérieuse d'adresser au pape une lettre sur le danger tatare. C'est Szentpétery qui, jusqu'ici, traita le plus fondamentalement le problème de datation de la „lettre tatare" en question, se réfère, après des analyses approfondies, á une circonstance remarquable en rapport avec la date de l'abandon de sa prébende par Bertalan évêque de Pécs, ce qui rend improbable la datation de la lettre d'après 1250. Par contre, Szentpétery date le mariage de Constance avec Lev de 1250, auquel la lettre contient également une référence, et ainsi il tient pour probable que la lettre date de 1250. Cependant, vu que ni en 1249, ni en 1250 on ne connaît dans l'histoire de Mongolie un événement qui indiquerait des préparatifs à l'attaque contre l'Europe, mentionnés aussi dans „la lettre tatare", et d'autre part le mariage de Constance eut lieu — á notre avis — en 1246 et celui d'István en 1247, on peut dater la lettre d'avant 1250, surtout de 1247. Avec son acte du 2 juin 1247 Béla IV fit don aux Johannites du territoire entre les Carpathes du Sud et le Danube - à l'exception de certaines parties - en concluant avec eux un contrat d'inféodation. Ce document révèle qu'à ce temps-là le roi devait s'occuper de la défense du pays non seulement contre les Tatares, mais aussi contre les Bulgares et les Autrichiens. Les lettres du pape adressées en 1247 et 1248 â la Hongrie permettent d'en tirer la conclusion qu'en 1247 Béla IV était en lutte armée avec les hérétiques bosniens. Dans sa „lettre tatare" le roi mentionne de pareilles hostilités, et même se sert de l'expression „il y a peu" en mentionnant le règlement cité plus haut, pris le 2 juin 1247 concernant les Johannites. Les lettres de Béla IV datées d'automne 1247 se rapportent à la Haute-Hongrie (Slovaquie), ce qui permet de supposer qu'alors il devait y passer. Tout ce qui vient d'être dit renforce l'hypothèse que la „lettre tatare" fut écrite à Patak, le 11 novembre 1247, encore que la lettre contienne une allusion à la croisade du roi de France Louis IX, ce qui rend possible aussi une datation de 1248 quand le roi de France partit d'Europe vers l'Egypte.