Habersack, Sabine - Puşcaş, Vasile - Ciubotă, Viorel (szerk.): Democraţia in Europa centrală şi de Sud-Est - Aspiraţie şi realitate (Secolele XIX-XX) (Satu Mare, 2001)

Matei Cazacu: La tentation autoritaire D'alexandre I. Cuza (1863-1865) et la dérive totalitaire de Calor II (1938-1940). Une possible filiation idéologique?

nommés par l'Etat), le Premier Président de la Cour de Cassation (idem), le plus ancien en grade des généraux en activité (idem), plus 64 membres nommés par le prince sous diverses formes ("les personnes que le prince trouvera convénient de les élever à cette haute fonction", Constitution de 1863, art. 9, plus nuancé dans l'Acte additionnel, art. 12). Le Corps pondérateur (autre nom du Sénat) doit étudier tous les projets de lois votés par les députés, à l'exception du budget (Acte additionnel, art. 13, 14), et il est seul habilité à recevoir des pétitions (Acte additionnel, art. 15). Dans la vision de Carol II, le Sénat remplissait des fonctions analogues : la moitié des sénateurs (au nombre de 88) étaient nommés par le roi, et l'autre moitié, formée des sénateurs de droit (l'héritier du trône, les princes de sang, les chefs de toutes les religions, etc) et ceux élus par les membres des corps constitués étant tout aussi dévoués au roi (art. 63, 64). Les adversaires du coup d'Etat de 1938, sénateurs de droit, ont réfusé de siéger et ont été exclus pour la durée de la législation. Dans le cas de la Chambre des députés, on constate une grande différence entre les Constitutions de 1863-4 et de 1938, différences qui tiennent essentiellement à la démarche politique du souverain. Cuza a élargi de façon considérable l'électorat afin de promouvoir des hommes nouveaux : la Chambre élue en décembre 1864 avait seulement 7 députés qui avaient déjà siégé auparavant, dont trois étaient des fidèles du prince. En revanche, désireux d'écarter la Garde de fer du pouvoir, Carol II a rélevé l'âge de la majorité électorale à 30 ans, tout en accordant le droit de vote aux femmes qui votaient mais ne pouvaient être élues. Une forte similitude se retrouve cependant dans le mode de désignation des candidats aux élections : en 1864, le gouvernement de Mihail Kogàlniceanu présente dans chaque circonscription électorale le "candidat officiel", comme en France en 1852 : on sait, en effet, que Kogàlniceanu avait composé les listes de noms qu'il télégraphia aux préfets. On a pu donc parler d'un Sénat et d'une Chambre "nommés" et non "élus" en 1864.21 En 1939, lors des élections du 1 et 2 juin, les candidats devaient obligatoirement exercer un des métiers prévus par l'article 61 de la Constitution : 1) Agriculture et travail manuel ; 2) Commerce et industrie ; 3) Occupations intellectuelles, chaque groupe ayant 86 députés, tous recommandés et autorisés à candider par le parti unique (FRN). Notons aussi, dans le cadre de la réforme administrative, la création en 1863 de quatre préfectures générales couvrant tout le pays, La tentation autoritaire d'Alexandre I. Cuza 21 C. C. Giurescu, op. cit.. p. 315-317. 65

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