Habersack, Sabine - Puşcaş, Vasile - Ciubotă, Viorel (szerk.): Democraţia in Europa centrală şi de Sud-Est - Aspiraţie şi realitate (Secolele XIX-XX) (Satu Mare, 2001)

Ioan Horga: Pericole mediatice la adresa democraţiei în Europa centrală şi de est

Pericole mediatice nom) qui « solderont » les guerres yougoslaves ? Le propos n’est pas ici de traiter du rôle préventif qu’auraient pu ou qu’auraient dû jouer les médias dans la résolution de la crise kosovar, mais de voir dans quelle mesure, en tenant compte des conditions objectives d’exercice du métier de journaliste dans le cadre d’un conflit armé, la couverture médiatique de la guerre aérienne peut être jugée comme acceptable ou critiquable. La question reste, il est vrai, hautement polémique : il n’y a qu’à, pour s’en convaincre, parcourir les contributions d’intellectuels, de politiques, mais aussi de journalistes, de militaires, etc. dans les pages « débats » de la presse française ou internationale4... Les hommes de presse ont en effet tour à tour été qualifiés, selon que leurs écrits abondaient dans un sens ou dans un autre, de manipulés ou de manipulateurs - ces accusations relevant davantage à notre avis de la non maîtrise par ceux-ci des informations sur le conflit plutôt que d’un manque de rigueur dans l’exercice du métier d’informer ou bien encore d’une hypothétique intention de légitimation ou de dénonciation des frappes aériennes de l’Alliance Atlantique. On a semblé oublier un peu vite qu’à la base, collecte et traitement de l’information ne font pas bon ménage avec les situations de crise et/ou de guerre, que l’exercice du métier d’informer, déjà difficile en temps de paix, relève d’une gageure dans un conflit. Bien sûr, le défi est plus ou moins difficile à relever selon que l’on est journaliste indépendant à Belgrade et à Pristina ou à Paris, Bruxelles et Washington. D’un côté comme de l’autre, pour paraphraser l’historien des médias Philip Knightley, « la première victime de la guerre, c’est la vérité », ou, du moins, le droit d’accès à l’information, aux faits, qui permettent à chaque citoyen de se faire sa propre opinion, sa vérité. Aussi, il n’est pas inutile de rappeler que ce droit d’accès à l’information est de plus en plus dénié par les différentes parties à un conflit. Depuis la Guerre du Vietnam, en effet, une réaction commune tend à s’imposer aux belligérants, ceux-ci entendant dorénavant canaliser tout ce qui se dit, s’écrit et se filme dur un conflit - dans l’espoir de canaliser l’opinion du public sur ce conflit. Les politiciens américains, qui ont retenu la leçon du Vietnam - leur échec y étant imputable au retournement d’une opinion publique nationale informée, tiendront les journalistes éloignés du champ de bataille lors de la Guerre du 4 On signalera à cet égard la tenue d’un intéressant colloque L’information dans les conflits armés. Du Golfe au Kosovo faisant justement le point sur la couverture médiatique internationale de la crise. Organisé par le professeur Michel Mathien et le Centre d’étude et de recherche interdisciplinaires sur les médias en Europe (CERIME), Parlement Européen de Strasbourg, jeudi 23 et vendredi 24 mars 2000. 159

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