Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)
Cruciada Târzie
Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Vama (1444): une comparison 69 aussi de l’esprit combatif et de la discipline rigoureuse qui régnait au sein des forces turques. Selon Aziz Suryal Atiya: “The victory was won by the party that possessed an unflinching unity of purpose, a strict and even ruthless discipline, prudent tactics and wise leadership.”160 Hans Delbrück avait souligné â son tour: “The excellent coordination on the Turkish side and the ingenious leadership, both tactical and strategic, would be completely sufficient to explain their victory, in view of the complete lack of leadership on the part of the Christians. ... Because of the steadfastness of the janissaires without support from the knights and because of the offensive of the Turkish horsemen, this victory, in its skill and power, was even more brillant than the victories of the English at Crécy and Agincourt.”161 162 Quant â Jean Delaville le Roulx, il nous offfe une intéressante description de Tarmée ottomane â cette époque: “L’armée de Bajazet était loin de ressembler â celle des croisés. Excepté les Serbes qui en faisaient partié et dönt le nombre était peu considérable, eile consistait exclusivement en soldats musulmans, qu’enflammait le fanatisme religieux, et que des guerres continuelles en Asie et en Europe, toujours heureuses, avaient singuliérement aguerris. Les progres incessants de la puissance ottomane avaient été pour eile une école excellente. Tant qu’il pouvait porter les armes, le soldat turc restait â Tarmée. Pendant sa vie, sa condition était privilégiée ; aprés sa mort, Mahomet lui promettait les félicités de son paradis, félicités d’autant plus completes que les souffrances endurées pour le service du prophéte avaient été plus grandes. On pouvait demander beaucoup â des hommes que soutenait une parei Ile foi. L’organisation de Tarmée musulmane développait encore ces qualités, et en tirait un merveilleux parti. Elle comprenait en effet des corps permanents de cavalerie et d’infanterie, les spahis et les janissaires, et cette circonstance contribua beaucoup pendant deux siécles â assurer la supériorité de la Porte sur les armées européennes.”152 Murád II n’était pás un chef de guerre de la taille de Jean Hunyadi. Dans les moments difficiles de son régne, le sultan fit preuve en échange d’une détermination sans faille tout en montrant ses qualités d’organisateur et meneur d’hommes. Ce fut le cas de la longue Campagne (1443-1444), mais aussi pendant Texpédition de Vama. II ressembla ses troupes en Anatolie, profita de la tempéte qui ravagea le Bosphore pour traverser le détroit sous le néz de la flotte chrétienne. Le 10 novembre 1444 il était décidé â jouer le sort de la Roumélie dans une seule bataille qu’il finit par empörter. 160 Atiya, p. 69; Idem, The Crusade in the later Middle Ages, p. 446. 161 Delbrück, p. 479. La supériorité du commandement ottoman et la discipline des troupes ressortent aussi de la description donnée par Oman, p. 351-353. 162 Delaville le Roulx, p. 266-267. De mérne les propos de Gibbons, p. 81-86, ainsi que les propos du Maréchal B. L. Montgomery vicomte d’Alamein, Histoire de la Guerre, Paris, France Empire, 1970, p. 266-267; J. Bérenger, op. cit., le sous-chapitre Les fondements de la puissance ottomane, p. 116- 117; F. Szakály, p. 109, affirme que les Ottomans ont eu une grande supériorité militaire face aux armées hongroises de 1389 jusqu’â la fin. Cf. aussi J. F. C. Fuller, Les batailles décisives du monde Occidental, I, Paris, Berger-Levrault, p. 257-268. Pour les armées ottomanes voir la bibliographic donnée dans notre article sur Ialomiţa, nr. 4, p. 76.