Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

64 Emmanuel C. Antoche malheur fut raconté à sa manière dans les chroniques de l’époque en commençant par Historiae Polonicae de Dlugosz et De Rebus A Vladislao Polonorwn Atque Hungarorum Rege Gestis, de Callimachus Buonacorsi pour en finir avec les études appartenant aux historiens du XIXe-XXe siècle comme Prochaska ou Halecki138. On trouve un récit partiellement déformé de la campagne du 1444, dès l’analyse des préparatifs diplomatiques jusqu’aux questions militaires relatives à la bataille décisive de Varna. L’image mise en évidence est celle d’un jeune roi âgé d’à peine vingt ans, poussé à la croisade par le cardinal Cesarini l’homme du pape Eugène IV et par le parti de la noblesse hongroise favorable à la guerre contre les Turcs, dont Jean Hunyadi était la figure emblématique. A Szeged il n’y a pas eu de traité ratifié (donc, il n’y a pas eu de parjure!), le sujet de prédilection de Halecki, tandis qu’en ce qui concerne la bataille de Varna, la seule source fiable demeure le récit de Palatio qui prit part personnellement aux événements139. La défaite ne fut pas provoquée par la charge de la chevalerie sous les ordres de Vladislav Jagellón, mais suite aux erreurs du commandement de Hunyadi et au comportement défaitiste des troupes hongroises et de leurs alliés. Il s’agit bien sûr de la version due à Prochaska dans son étude qui, malgré ses limites demeure encore un classique dans la matière, étant fondé sur une analyse poussée des sources dont on disposait au début du siècle140. Il est toujours difficile de comprendre non seulement au sein de l’historiographie polonaise mais aussi parmi les savants d’autres pays, comment un jeune roi arrivé de Pologne put réussir en seulement deux années et demi de règne sur le trône hongrois à s’entourer des meilleurs capitaines, à triompher d’une guerre civile, à mener victorieusement une expédition contre les Ottomans jusqu’aux cols des Balkans et à négocier une paix tellement avantageuse pour la Hongrie et la chrétienté orientale, il est encore plus difficile d’expliquer comment il a pu commettre deux graves erreurs politiques et militaires en seulement quatre mois, dénoncer un traité qu’il avait signé de sa propre main quelques jours auparavant et perdre dans l’après-midi une bataille remportée au cours de la matinée, dont les conséquences politiques ont marqué d’une manière décisive le destin de l’Europe balkanique. Le problème de la retraite prématurée du contingent valaque aux batailles de Nicopolis et de Varna. Personnalité politique insignifiante dans ce coin perdu de 138 A consulter d’ailleurs la vaste bibliographie du sujet analysée par Halecki au début de son étude, The Crusade of Varna. A Discussion of Controversial Problems, p. 5-11. 139 Selon Fr. Pali, Autour de la croisade de Varna, p. 147, il faut pourtant se méfier des informations fournies par l’Italien car “c’est toujours lui qui dans sa crédulité naïve aux plus étranges rumeurs, fait tuer, lors de la mêlée de Varna, Murád de la propre main du roi, et adresser par les Turcs aux Hongrois se sauvant de la débâcle, les épithètes de fous et de lâches, qui s’enfuyaient malgré leur victoire et la mort du sultan...”. Le récit de Palatio De conflictu regis Wladislai Polonie et Hungarie cum Theucris habito materia et processus, servit de base à Dlugosz “qui l’a retouché d’une manière tendancieuse, dans son Historiae Polonicae, pour déprécier Hunyadi et les Hongrois”, F. Lot, nr. 2, p. 228. 140 En s’appuyant sur Palatio et Dlugosz, Prochaska considère les Hongrois et les Roumains coupables de la défaite subie par la chrétienté à Varna. Voir la partie militaire de son étude, Klçska warnenska, p. 26-53.

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