Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Varna (1444): une comparison 41 VII de Coucy leur porte-parole avait répondu au roi que les chevaliers n’avaient pas parcouru un si long chemin sans rien faire et que leur désir était d’aller “pour conquérir toute la Turqui et pour aller en l’empire de Perse le royaulme de Surie et la Sainte Terre”39. Un objectif extrêmement ambitieux qui démontre clairement le manque de réalisme de certains participants à l’expédition. Coucy réussit cependant à convaincre Sigismond de se joindre à eux pour “voyagier et faire d’armes”40. Une grave décision fut prise et il était évident que le monarque de Hongrie devait céder devant les exigences de ses précieux alliés. Malgré son rang le plus élevé, il ne pouvait plus user de sa propre volonté pour prendre les décisions les plus importantes. Dès le début de l’expédition son autorité fut contestée d’où les graves problèmes de commandement qui arrivèrent par la suite4'. Ainsi dans la dernière semaine de juillet ou au début du mois d’août 1396, l’armée chrétienne partit en guerre contre les Ottomans. On ne disposait d’aucun plan de campagne et la saison touchait à sa fin, mais les troupes savaient au moins que leur route devait passer par Constantinople. Le plan de l’offensive de 1444 était basé en échange sur la supposition que les forces ottomanes de Roumélie ne pourraient résister à l’armée du roi Vladislav Jagellón si les galères papales, bourguignonnes et vénitiennes occupaient les Détroits afin de bloquer Murád en Anatolie42. Le départ “accéléré” vers le Bosphore d’une partie de la flotte joua, semble-t-il un rôle important dans la décision finale du monarque hongrois43. Il avait su jusqu’au dernier moment qu’il ne pouvait plus reculer et qu’il devait en effet reprendre les opérations militaires contre les Ottomans car cette fois-ci les forces navales ne manquèrent pas au rendez-vous mais par contre elles précédèrent l’offensive terrestre des chrétiens. Le 17 juin 1444, le gros de la flotte se préparait à lever l’ancre, ce qu’elle fit cinq jours plus tard44. Selon son manifeste du 4 août, le roi Vladislav aurait dû commencer la campagne sans retard afin de pouvoir franchir le Danube, le 1er septembre. “Mais aux six mois perdus en négociations de paix avec l’ennemi vient s’ajouter 39 Froissart, XV, p. 242. 40 Ibidem, p. 242-244. 41 Lors du Conseil de Guerre à Buda le commandement chrétien avait déjà discuté sur la tactique de combat à appliquer face aux Turcs sur le champ de bataille. Sigismond qui aurait voulu garder en réserve le contingent de la chevalerie occidentale avait reçu une réponse cinglante de la part des nobles français: “Que le roi dans sa sollicitude veuille établir parmi nous un bon ordre de bataille, nous ne pouvons que l’approuver; mais qu’il nous ait fait venir de si loin pour nous mettre à la suite de ses gens de pied, c’est ce que nous considérons comme un outrage. Les Français ne sont dans l’usage de suivre personne; ils donnent toujours l’exemple. Prendre position à l’arrière-garde, ce serait nous déshonorer et nous exposer au mépris de tous les peuples, qui nous accuseraient peut-être de crainte et de lâcheté’’, Chronique du Religieux de Saint-Denys, p. 490-491. 42 M. Paulovà, L'empire byzantin et les Tchèques avant la chute de Constantinople, in Byzantinoslavica, XIV, 1953, p. 190. 43 Les Vénitiens avaient annoncé en avril - mai que la flotte finissait ses préparatifs et était déjà prête à lever l’ancre, M. Chasim, p. 295. 44 Ibidem, p. 296-297; H. Inalcik, loc. cit.; J. Colin, p. 360, donne la date de 15 juin.

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