Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)
Ferenc Kerényi: Un poéme dramatique hongrois pour le théatre universel
du festival international du théâtre où la troupe du Théâtre National de Budapest a aussi représenté une fois l’oeuvre en hongrois. Le comte Miklós Esterházy., un aristocrate hongrois, avait fait un don de 40 000 forints - vingt fois autant que le budget dont disposait Paulay —, pour financer l’exécution des décors des représentations du Stadttheater de Hambourg à Vienne par le célèbre atelier Kautzky-Rottonara à partir des gravures de Mihály Zichy. Ce jeu de décors (treize rideaux de fond, peints en perspective) contribuait au succès de la Tragédie sur les scènes de Hongrie et de l’Europe centrale et orientale. Il en existait plusieurs versions et sa dernière utilisation date de 1911 au théâtre de Debrecen. Ces décors avaient connu une carrière fort diverse du fait que le style de Meiningen nécessitait un dispositif scénique sophistiqué et coûteux. Pour des raisons financières, ils étaient repris au théâtre qui avait précédemment monté l’oeuvre. C’est ainsi qu’après le succès de Vienne, ils étaient cédés au Théâtre national de Prague en 1892, au Lessing-Theater de Berlin en 1893. Par la suite, les décors de Prague étaient cédés aux compagnies de Plzen et de Bmo et ceux de la création du Kaiserjubilaeum-Theater en 1903 à la compagnie de Cracovie. La carrière internationale d’une oeuvre dramatique n’est pas forcément une marche triomphale. Son accueil est chaque fois grandement tributaire des traditions théâtrales et littéraires du pays en question sans parler de la conjoncture politique. Les censeurs de Vienne reprochaient, notamment, à Madách le traitement trop libre de l’histoire biblique. Pourtant, la mise en scène de la compagnie de Hambourg avait même ajouté une vision aux paroles du Seigneur dans le dernier tableau: la figure de la Vierge présageant la rédemption. Le censeur de Vienne avait aussi stipulé une simple fonction historique pour l’emploi des airs de la Marseillaise. C’est également le chant de la Révolution française qui était à l’origine, en 1892 à Prague, ville de la Monarchie, de manifestations houleuses, d’abord dans la salle puis dans les rues, qui devaient entraîner l’interdiction des représentations par le ministre de l’Intérieur. A Cracovie, les difficultés de l’accueil étaient en partie dues au fait que la littérature polonaise avait déjà produit nombre de poèmes dramatiques de très haute qualité 22