Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)

Ferenc Kerényi: Un poéme dramatique hongrois pour le théatre universel

avant la création de la Tragédie sur la première scène nationale'. Il avait le même souci de la qualité littéraire, de l’élaboration minu­tieuse et de la direction des comédiens. Mais Paulay était loin de calquer servilement les procédés de Meiningen ce qui eût été, du reste, insensé dans les conditions théâtrales hongroises d’alors. L’art dramatique hongrois était né à la fin du XVIIIe siècle sous le signe de la défense et la diffusion de la langue hongroise. La belle diction était la principale qualité professionnelle et cela jusques et y compris la seconde moitié du XIXe siècle alors même que les théâtres en dur étaient de plus en plus nombreux et que les acteurs étaient déjà formés à l’école professionnelle d’art dramatique. Dans les premières décennies de son existence, le jenue théâtre hongrois allait à son public et non inversement. Les troupes itinérantes donnaient leurs représentations au public peu nombreux des localités éparses. Dans de telles circonstances, les conditions de la représentation variaient d’un jour à l’autre. La personnalité du comédien étant le seul point fixe, c’était aussi le principal attrait pour le public et le gage du succès. Aussi les rep­résentations théâtrales s’articulaient-elles, encore dans la seconde moitié du XIXe siècle, autour des grandes personnalités de la scène. Comme la formation régulière des comédiens avait commen­cé dès 1865, Paulay disposait déjà d’une troupe assez homogène, composée d’acteurs formés à la même école et ayant une diction et une expérience professionnelle semblables. L’attachement de Paulay à la manière de Meiningen procé­dait aussi d’une nécessité, c’est-à-dire la pauvreté du Théâtre Na­tional. Il était, certes, doté, après les travaux de transformation de 1875, d’une arrière-scène facilitant les changements de tableaux rapides et son éclairage était déjà électrique, justement dès 1883, année de la première de la Tragédie, mais c’était, ne l’oublions pas, seulement un temple provisoirement élevé, en 1837, à la gloire de Thalie. Le dispositif scénique était, pour des raisons financières, assez déficient et les décors et costumes disponibles étaient utilisés au maximum pour les créations successives. Témoins les dossiers de mise en scène de Paulay lui-même qui indiquait clairement, sur ses esquisses de décors, les éléments pris à d’autres productions et ceux qui étaient spécialement exécutés pour les besoins de la pro­duction en question. Ces particularités étaient bien apparentes 18

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