Vámos László (szerk.): Dráma és tér. Magyar színházi és televíziós díszlet-jelmez 1979 - 1983. Műcsarnok 1983. április 8 - május 15. (Budapest, 1983)

LES DECORS ET COSTUMESi les projets, esquisses et maquettes id présentés ne constituent pas seule­­nient le travail des décorateurs et costumiers hongrois mais aussi I’ensem­­ble de tout notre art théátral. II est fort possible que cet énoncé paraisse, pour beaucoup, une générali­­sation présomptueuse ; nombreux sont ceux qui contestent que l’essentiel du travail des décorateurs, concrétisé dans les pieces, puisse étre reflété d’une maniére authentique par les projets. Et pourtant, le travail du con­­cepteur des décors et costumes de théátre, aujourd’hui,s’intégre necessaire­ment ä l’entité de l’activité théátrale. Dés le départ des etudes, dans le travail du décorateur, la vision de la représentation théátrale définitive y est présente. Ainsi, en Hongrie également, des décorateurs et costumiers ayant adapté toutes les valeurs réellement senties comme telles de Part théátral mondial, n’ont pás seulement re?u mais aussi apporté á leur tour á la culture scénique universelle ; leur activité est done en mesure de refléter fidélement dans ses propres réalisations la situation de tout Part théátral hongrois. Aussi, nous pouvons étre tiers de nos réalisations dans Part du décor et des costumes parce que l’élaboration consciente de Pespace théátral et du spectacle et la mise de ce travail du concepteur-projeteur plasticien au service de la piece, n’ont qu’un passé relativement recent. II serait difficile de juger si c’est le centralisme littéraire de Part dramatique hongrois qui a relégué le rőle du spectacle au second plan ou si notre art dramatique a adopté le centralisme littéraire parce que les conditions de la réalisation de spectacles manquaient; il n’en reste pás moins que la création spatiale, la couleur et la forme ont difficilement arraché leur place due et integrée au processus d’animation de la piéce. Bien qu’au tournant du siécle, sous Pinfluence de Part dramatique euro­­péen devenant de plus en plus universel, on ait reconnu, dans notre pays également, Pimportance du spectacle proprement dit dans la représenta­tion théátrale — en la personne de Jenő Kéméndy parut le premier véri­­table décorateur —, bien que Gustave Oláh ait été au départ plasticien pour devenir ensuite une des figures de proue ä la pertée déterminante de notre art dramatique, il n'en reste pás moins qu’á l’exception de l’Opéra, du Théátre National et du Théátre la Gaité, c’est seulement aprés la Libération que [’exigence de décors et costumes propres á la piéce, la servant réellement, s’est manifestée. Toutefois, eile n’est devenue un impératif generál qu’aprés la nationalisation de nos theatres, paralléle­­ment á la stabilisation de leur situation éconontique. C’est durant ces années que Part de toute une équipe de concepteurs­­décorateurs, formes aux ateliers des théátres d’Etat, ä savoir Tivadar Márk, Mátyás Varga, Tibor Upor. Zoltán Fülöp, István Köpeczi Bócz et György Rajkai s’est épanoui. C’est également pendant ces années que la formation des décorateurs et costumiers au niveau scolaire supérieur prend son départ. Le visage actuel de la conception théátrale de la decoration est fondamentalement défini — en dehors de quelques maitres plus ages mais toujours actifs, quelques artistes venant d’autres domaines des arts et des jeunes de plus en plus nombreux — par les artistes diplomésde PEcole Supérieure des Arts Décoratifs durant les quinze derniéres années oil cette formation spécifique a fonctionné. En font partié Judit Schaffer, Marianne Wieber, Márta Jánoskuti. Nelly Vágó, Árpád Csányi, László Székely, Lajos Jánosa. C’est a la Télévision que Lóránt Kezdi a déployé ses facultés, que l’activité de Judit Szekulesz et de Barna Tóth s’est accomplie pleinement tout comme la carriére de Miklós Fehér, auparavant artiste plasticien et peda­gogue venu au théátre ou celle du décorateur Gábor Forray, boursier de POpéra. II faut pientionner á part le Théátre d’Etat de Marionettes oü l’activité de Vera Bródy et de Iván Koós a contribué á l’élaboration du renom inter­national de cette compagnie. Les artistes commemjant leur carriére durant ces années ci, ont du dé­­foncer, au départ, pás mal de barriéres. Leur situation n’était pás seule­ment aggravée par le centralisme littéraire tenace et caractéristique des théátres mais ils ont dű lütter avec ce Systeme de gout, soutenu pendant bien des années par la politique culturelle officielle, lequel n’a accepté que le langage naturaliste produisant l’illusion «authentique» de la réalité. La bataille á livrer n’était pas facile mais c’est grace á leur travail que Part hongrois de la décoration théátrale, si complexe et en mérne temps trés particulier, aujourd’hui faisant partié intégrante de notre art dramatique, a pu voir le jour. L’activité des concepteurs-décorateurs et des plasticiens, créateurs d’espaces, a été, bien naturellement, influencée par le fait que nos compa­­gnies théátrales jouent pjur la plupart dans des édifices anciens. II fallait done adapter les projets ä des scénes dönt l’équipement technique est plutőt restreint. Les limites étroites ne peuvent étre repoussées que par des trouvailles, par une fantaisie créatrice. Il faut transformer le manque en un élément de richesse; dans ces circonstances il n’est pas possible de camoufler les détails imprécis par des éclats superficiels: ce n’est que le travail approfondi, une conception visant á l’essentiel qui peuvent donner des résultats. C’étaient probablement ces circonstances et la réaction saine provoquée par les exigences naturalistes qu’un style de décoration a pu naitre lequel veut fournir tout d’abórd, par ses constructions dépuillées, un espace trés utilisable pour le jeu. Ces artistes tachent de créer des formes spatiales adéquates á une limitation claire et nette des déplacements : la structure de décors se conforme ä la structure de la piéce. L’effet de climat, l’am­­biance exigée par le jeu sont avant tout créés par l’accentuation de la texture des matériaux. Pour cette raison, les créateurs s’efforcent d’utiliser des matériaux nouveaux, enrichissant la gamme des moyens d’expression par toutes sortes de matiéres plastiques ou par des parois de glace étamée montées pour ouvrir ou obstruer Pespace en fonction de l’éclairage. Le crédit stylistique vestimentaire a également été relégué au second plan dans le domaine de la conception des costumes par lesquels les créateurs veulent surtout créer des caractéres. Le choix des matériaux sert ce but tout comme les couleurs, les anachronismes consciemment assumés ac­­centuent les idées génératrices de la mise en scéne, des analogies histo­­riques. Bien qu’á partir du milieu des années 60 et jusqu’á la fin des années 70, la formation de décorateurs et costumiers ait été interrompue, de nouveaux talents se sont manifestés ä cette époque-lá également, des personnalités marquantes qui, par leur vision particuliére, ont continué á enrichir Péventail de la décoration théátrale hongroise. Quelques-uns, commes Ágnes Gyarmathy ou István Szlávik, ont découvert le métier á l’étranger; d’autres ont été attirés par le théátre du domaine des arts plastiques ou décoratifs ou bien de l’architecture. L’intégration á la création théátrale des artistes possédant des antécédents professioneis différents, des expériences divergentes a, de bien des points de vue. élargi encore les moyens mis au service de la création théátrale d’espaces et de spectacles. Un rőle important leur revient par example dans Pintérét amoindri pour une maniére de voir austérement constructi­­viste, pour le puritanisme rationnaliste; entre autres, sous [’influence de Gyula Pauer sculpteur devenu décorateur de théátre, Pattraction-spec­­tacle ayant une fonction de dramaturgié a fait son chemin. Toutefois, contenter les exigences croissantes n’est possible — depuis quelques années, c’est devenu bien évident — que par la formation organisée au niveau supérieur; pour cette raison, une nouvelle chaire d’art scéniques a vu le jour á l’école des Beaux-Arts avec pour professeur Gábor Szinte. De nos jours, le travail de décoration théátrale au niveau des arts plas­tiques est déjá lié, en Hongrie, par des attaches solides aux tendances artistiques les plus récentes du monde entier. L’activité de nos artistes, les réalisations présentées aux expositions internationales ont obtenu, á juste titre, des récompenses : ä la Quadriennale de Prague, Judit Schaffer puis Iván Koós ont re?u la médaille d’argent; une collection de costumes et de robes, présentée á Novi Sad, a obtenu la mérne distinction ; mais la reconnaissance véritable de leur travail est assurée par le succés des représentations théátrales, par les applaudissements qui fusent au soir le soir. Le travail des artistes décorateurs et costumiers est aussi mesurable dans chaque instant de notre vie théátrale, de mérne qu’il est possible de découvrir, á cette exposition, une coupe transversale de tout Part drama­tique hongrois. István Csík critique d’art dramatique THE STAGE SETS, COSTUMES, sketches and designs on display not only do reveal the work of Hungarian costume and stage designers but also offthe theatre culture of Hungary. This statement may seem to be a bold generalization; there are many people who disbelieve that the true character of the designer’s work that is implemented in actual productions can be extracted from designs in any authentic form. Yet, the work of stage and costume designers neces­sarily becomes part of the whole of theatre production. The vision of a future performance is present in the very beginning of the designer’s work. So Hungarian stage design that has absorbed all the values of the theatre art of the world and has not only taken but given ideas to universal theatre culture may indeed be a representation of Hungarian theatre culture in relation to its own activity. We may be proud of the achievements of Hungarian stage and costume design because the history of the application of visual arts to the service of theatre which is a conscious process, of designing space and vision, is rather short. It would be difficult to say whether it has been the literary orientation of acting that has pushed the importance of the spectacle into the background or whether the reason for theatre becoming literature oriented has been the lack of conditions for creating a spectacle. The fact remains that space, colours and form have found it difficult to ensure an integrated position in the process of staging a drama. Though at the turn of the century the importance of the spectacle in theatrical experience was acknowledged in Hungary as a result of the influence of universal trends, and the first representative of the new pro­fession ; stage design appeared in the person of Jenő Kéméndy and Gusztáv Oláh became the greatest stage designer of decisive importance, with the

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