Folia Theologica 21. (2010)

Erdő Péter: Le rapport entre l'Eglise et l'Etat dans la théologie de l'Eglise Catholique

8 Péter ERDŐ tiens sont le vrai peuple de Dieu, l'Israël véritable. Dans la fondation de ce peuple, une donnée nouvelle et toute particulière a agi : l'œuvre de rédemption du Christ. L'Eglise est un peuple qui a été racheté au prix de son sang (cfr. Ap 5,9)’. L'idée de la nouvelle alliance est liée à celle du peuple de Dieu de telle manière que le concept du nouveau peuple de Dieu aussi apparaît nécessairement1 2. L'Eglise des premiers temps s'est comprise comme l'accomplissement d'Israël, comme l'Is­raël nouveau et véritable3. Le Deutéronome a déjà élaboré la théologie et la terminologie du peuple de Dieu. C'est par amour que Dieu a élu sien un petit peuple parmi les grands (cfr. Dt 7,6). Les livres prophétiques développent aus­si l'aspect eschatologique du concept du peuple de Dieu. Après chaque infidélité du peuple et toutes les punitions divines, Dieu veut rétablir l'alliance avec son peuple de manière définitive en concluant avec lui une alliance nouvelle et éternelle (cfr. ex. Jér 32,36-44). Les premiers chrétiens ont identifié l'Eglise avec ce peuple de Dieu renouvelé dans l'alliance eschatologique. Cela ressort très clairement dans la première lettre de Saint Pierre, par exemple (1 P 2, 9 ; cfr. Is 43,20s. ; Ex 19,6 ; voir aussi 2 Cor 6,16 ; Hébr 8,10). Mais qu'a-t-on entendu par Israël et par peuple de Dieu à l'époque des premiers chrétiens? La structure de droit positif et institutionnelle d'Israël s'est développée dans une direction toute particulière après l'époque babylonienne. Vers la fin du Ve siècle avant Jésus Christ, lorsque Néhémie était administrateur de la Judée ou peu de temps après, lorsqu'Esra était en fonction, Israël était de loin plus répandu que seulement dans la province de Judée. Les descendants des tribus juives vivaient aussi dans les provinces voisines et dans la diaspora. Ils ont continué à se considérer comme des membres de la communauté d'Israël et de la communauté de culte de Jérusalem. Quand Esra « a in­troduit la loi » (cfr. Esra 7,12-26), la sainte loi ne s'est pas seulement 1 Cfr. Le 22,20; 1 Cor 11,25; 2 Cor 3,6; Hébr 8,13 etc. 2 Schnackenburg, R., Die Kirche im Neuen Testament. Ihre Wirklichkeit und the­ologische Deutung, ihr Wesen und Geheimnis, Leipzig 1966 (Freiburg i. Br. 1961) 137. 3 Cfr. par ex. Simon, M., Verus Israel, Paris 1964.2 von Balthasar, H. U., Question disputée: Le problème Église-lsrael depuis le Concile, in Communio. Revue catholique internationale 20/3 (1995) 23-36.

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