Folia Theologica 13. (2002)
Péter Erdő: La Place de l'Eglise Catholique Romaine dans la societe hongroise et son rapport juridique avec l'etat
FOLIA THEOLOGICA 13 (2002) 11 Péter ERDŐ LA PLACE DE L'EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE DANS LA SOCIETE HONGROISE ET SON RAPPORT JURIDIQUE AVEC L'ETAT I. La position sociologique de la communauté catholique en Hongrie La législation hongroise en vigueur interdit l'enregistrement par l'état de Tappartenence religieuse des citoyens1. De ce fait, il n'est pas possible de parler officiellement d'une religion majoritaire ou minoritaire en Hongrie. Les citoyens ont cependant le droit de déclarer librement leur religion. La question de l'appartenance religieuse, sous une forme anonyme et facultative, a ainsi été posée à l'occasion du dernier recensement de la population, qui a eu lieu en 2000. Selon les résultats de ce recensement, 55 % de la population s'est déclarée catholique romaine. Étant donné que plus de 10 % des Hongrois n'ont pas répondu à cette question, on peut supposer que les catholiques de rite latin représentent plus de 60 % de la population. Les catholiques de rite byzantin sont, eux, à peu près 3 %. La plus grande communauté religieuse après l'Église catholique est l'Église réformée (calviniste) avec 14 % de la population. Malgré ces chiffres, l'Église catholique en Hongrie n'a pas la position sociologique - et encore moins la position juridique - d'une église nationale. Au contraire, l'Église catholique en Hongrie semble posséder quelques traits sociologiques typiques d'une minorité. Selon la définition de Vincent Lemieux, les «minorités» sont des sous-systèmes d'une société, qui se caractérisent par la confluence de quatre traits plus ou moins marqués:- un «moins» sur le plan numérique;- un «moindre» sur le plan socioculturel; 1 Loi n° IV/1990, § 2 (1).