Folia Theologica 8. (1997)
Ferenc Szabó S.J. La résurrection et la transfiguration du cosmos
TRANSFIGURATION DU COSMOS 121 On voit qu’Ambroise dépasse l’argument par analogie (l’exemple des cycles naturels) et c’est par l’argument a fortiori qu’il veut renforcer la certitude de la résurrection de l’homme. A ce niveau, son raisonnement est fondé sur la foi en Dieu créateur: „Regarde le ciel, observe la terre! D’où vient le feu des étoiles, d’où viennent le disque solaire et ses rayons, ainsi que la sphère de la lune?... Mais si Dieu a fait de rien toutes ces choses - »car il dit et les choses sont faites, il ordonne et elles sont créées« (Ps 33,9) - si nous voyons naître ce qui n’a pas existé, alors pourquoi nous étonner si ce qui a existé peut renaître.” = „Sed si haec omnia fecit ex nihilo - »ipse enim dixit et facta sunt, ipse mandavit et creata sunt« (Ps 32,9) - cur miremur renasci posse, quod fuerit, cum videamus natum esse, quod non fuit?” (II, 64; cf. 85-86). Après la série des arguments rationnels - arguments de convenance pour prouver la possibilité de la résurrection -, Ambroise passe aux arguments scripturaires. C’est la révélation qui donne aux chrétiens la certitude concernant la résurrection: „nos ... qui legimus legem, prophetas, apostolos, evangélium, dubitare fas non est” (II, 66). Voici les textes analysés: Daniel 12,1-3 (II, 66); Job 19,26 (II, 67); Isaïe 26,17-20 (II, 67); Ezéchiel 37, avec la vision sur les ossemments desséchés (II, 69-75). Ces quatre textes vétéro-testamentaires annoncent clairement, pour Ambroise, la résurrection future, du fait que le prophète ne peut se tomper et que le saint ne peut mentir (cf. II, 73). Une autre série de preuves est tirée des évangiles: la résurrection de Lazare (Jn 11); celle du fils de la veuve de Nairn (Le 7,11-17); celle de la fille de Jaïre (Mc 5,35-43) et les résurrections signalées lors de la mort de Jésus (Mt 27,50-53). En commentant ces épisodes, Ambroise souligne la puissance de Jésus: la résurrection est son oeuvre. A propos de la résurrection de Lazare, il écrit: „Si tout cela t’étonne, apprends qui a donné des ordres et tu cesseras de t’étonner: c’est Jésus-Christ, puissance de Dieu, voie, lumière, résurrection des morts = Jesus Christus, dei virtus, via, lux, resurrectio mortuorum” (II, 79). De même, c’est à la voix forte, au cri de Jésus sur la croix que les tombeaux s’ouvrent et les morts se relèvent après sa résurrection (Mt 27, 50-53). Ambroise finalement attribue la