Folia Theologica 3. (1992)
Jean Beyer: Les diacres permanents
LES DIACRES 39 de la vocation divine, des aptitudes exigées ou prévues pour une formation sérieuse et un travail diaconal fructueux. Ce discernement de l’évêque ou du supérieur responsable est facilité par des consultations de personnes aptes à donner un avis qualifié au sujet des aptitudes du futur diacre. Ce premier discernement ne peut cependant être un acte final. Il doit, pour être fondé, s’appuyer sur des appréciations successives: à l’admission, à la formation, au lectorat et à l’acolytat. L’appel de l’évêque doit être de plus en conformité avec les besoins et les ressources de son Eglise. Au plan personnel sont exigés d’un candidat un équilibre psychologique et un bon jugement qui permettent l’exercice d’un travil pastoral dans l’écoute des autres, le dialogue, le travail en groupe, la franchise et la sincérité du service ministériel. Ces qualités assurent le sérieux de l’appel divin perçu et peuvent donc le confirmer utilement. Fondamentales pour tout candidat au diaconat sont donc une foi vécue, une vie de prière qui permette d’assurer la persévérance dans la vocation personelle, un esprit évangélique de pauvreté et d’obéissance, tel que le désire le Concile (cfr. P. O., n. 17; 15 b), un sens ecclésial vécu, tant comme communion entre candidats au diaconat que comme présence active et engagée, selon l’âge et les possibilités personnelles, dans une communauté ecclésiale. Ces qualités des candidats, approfondies par une formation adaptée, leur permettront d’obtenir le soutien du peuple chrétien, la reconnaissance et l’appréciation de leur vocation particulière en Eglise. Pour les candidats mariés, il est préalable et nécessaire d’avoir vécu une vie conjugale et familiale exemplaire, authentiquement chrétienne. Dès que cet appel divin au diaconat se fait sentir chez l’homme marié, il est important que son épouse en soit au plus tôt informée, qu’elle puisse correspondre à cet appel et accepter cette vocation, suivre et adhérer pleinement à cette mission et lui donner plein consentement. A voir les exigences vocationelles que pose le diaconat permanent, deux choses sautent aux yeux: l’Eglise latine s’engage à faire une expérience progressive qui suppose un long parcours; elle doit de plus prendre conscience de ce qu’est concrètement un tel ministère pour le situer clairement par rapport au sacerdoce ministériel et aux autres états de vie des fidèles chrétiens.