Folia Theologica et Canonica 11. 33/25 (2022)
Sacra theologia
DIVES IN OMNIBUS DEUS: UNE INTERPRETATION PLURIELLE... 31 Ceux done qui, par leur apostasie, ont perdu ce que nous venons de dire, étant privés de tous les biens, sont plongés [kataginontai\ dans tous les chätiments27. Maintenant les gnostiques, ou autres antichrists, sont en train d’etre jugés et plongés dans les chätiments. Maintenant ils sont plongés dans « l’étang de souffre et de feu » (Ap 19, 20 ; 20, 10 ; 14). L’eschatologie, les demiers temps, se situent bien dés le temps présent. Notre deuxiéme interpretation, celle du « en train de », est done confirmée par la partié finale sur l’Antéchrist. 3. La victoire sur le mai, tout comme sur l ’Antéchrist, nest pas encore acquis e a. En Adversus haereses III 23, 7 La troisiéme interpretation est celle du « pas encore ». Elie consiste á basculer toute action du Christ dans le futur. Certes il est question du « fruit de l’enfantement de Marie », mais, en réalité, Irénée ne parlerait que du second avénement du Christ. Les quatre animaux et les deux actions ne concernent que les derniers temps compris comme étant le temps de la Parousie. « La postérité de la femme » dönt il question dans la citation serait done uniquement « les saints des demiers temps » au moment du retour du Christ, mais pas nous encore. Nous, nous ne serions que « les saints des avant-demiers temps ». Irénée parlerait ainsi ä la maniére d’un homme de l’Ancien Testament attendant encore la venue du Christ. Le raisonnement de cette troisiéme approche est le suivant. Quand se révélera TAntéchrist, alors se déclenchera la victoire sur le péché et la mórt avec la venue du Christ et de ses saints. Mais nous n’y sommes pas encore. Dans ce cas, III 23, 7 parlerait uniquement de la seconde venue du Christ, de sa Parousie. Cette interpretation pourrait étre celle d’une certaine angoisse eschatologique, d’une apocalyptique exacerbée. Selon cette optique, rien ne serait acquis maintenant, Tlncamation n’aurait rien opéré au niveau de la victoire sur le mal. Cette these aboutit á une sorte de dualisme temporel : tout est noir maintenant jusqu’á la venue de l’Antéchrist - qui est imminente mais tout de mérne encore á venir — puis tout sera blanc á partir de la venue du Christ. Dans cette perspective, défaite de l’Antéchrist et condamnation définitive du Diable au jugement demier se confondent. Rien n’est commencé du jugement de Dieu, tout se fera á la fin. L’affirmation de saint Jean « qui ne erőit pas est déjá jugé, parce qu’il n’a pás cm au Nom du Fils unique de Dieu » (Jn 3, 18) n’est 27 V 27, 2 (SC 153. 342-345).