Folia Canonica 9. (2006)

STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie

COMMUNICATIO IN SACRIS DANS L’EUCHARISTIE 61 crements d’Eglises/Communautés ecclésiales séparées. Les discussions au sujet du Décret sur l’oecuménisme laissaient, cependant, déjà sous-entendre l’intention et la nécessité d’élaborer des normes pratiques après le Concile dans un directoire. Le Décret sur les Eglises orientales est donc plus précis et détaillé quant à la possibilité pour les catholiques de recevoir les sacrements de l’Eucharistie, de la pénitence et de Fonction des malades chez les orientaux sé­parés. En effet, une note de bas de page au paragraphe 27 du Décret sur les Egli­ses orientales énumère cinq conditions, qui pennettent de mitiger la prohibition de principe quant à la c.i.s.: On considère comme fondement de cet adoucissement: 1° la validité des sacre­ments; 2° la bonne foi et la disposition; 3° la nécessité du salut étemel; 4° l’absence de prêtre propre; 5° l’exclusion de dangers à éviter et de l’adhésion for­melle à l’erreur.170 C’est donc essentiellement pour des raisons pastorales notamment que les ca­tholiques à leur tour ne devraient pas être privés des moyens de sanctification et des sacrements nécessaires au salut et qu’ils peuvent demander ces sacrements à des ministres orientaux séparés. Notons que cette réglementation en matière de réciprocité, bien que se limitant en principe aux Eglises orientales catholiques et donc à la possibilité pour les catholiques orientaux de bénéficier de la c.i.s. dans les Eglises orientales séparées, sera reprise et élargie dans la discipline postcon­ciliaire en tant que principe général en faveur de tous les catholiques (orientaux et latins) voulant s’adresser à des ministres orientaux séparés. Toutefois, afin que la c.i.s. se déroule dans un climat paisible et ne porte pas atteinte à l’unité de l’Eglise, le Décret sur les Eglises orientales lance également un appel aux Hiérarques orientaux catholiques, afin d’exercer une vigilance et d’élaborer des normes opportunes en la matière, après avoir pris, le cas échéant, l’avis des Hiérarques orientaux séparés.171 b) Réfonnés Du fait qu’ils appartiennent à des Communautés ecclésiales, les réformés bé­néficient d’un accueil plus réservé, exceptionnel et conditionné. Plus haut, nous avons vu comment ces Communautés ne reçoivent pas le label “Eglises”, du fait qu’elles n’ont pas le sacrement de l’ordre, qu’elles n’ont pas conservé la subs­170 “Fundamentum mitigations consideratur: 1° validitas sacramentorum; 2° bona fides et dispositio: 3° necessitas salutis aeternae: 4° absentia sacerdotis proprii: 5° exclusio pericu­lorum vitandorum et formalis adhaesionis errori." (note 33 de OE n° 27) 171 “Cette réglementation moins sévère au sujet de la communicatio in sacris avec les frères des Eglises séparées d’Orient est confiée à la vigilance et au gouvernement des hiérarques des lieux, afin que, après en avoir conféré entre eux, le cas échéant après avoir pris l’avis égale­ment des hiérarques des Eglises séparées, ils règlent par des décisions et des normes opportu­nes et efficaces les relations des chrétiens.” (EO n° 29)

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