Folia Canonica 5. (2002)

BOOK REVIEWS

BOOK REVIEWS 325 quel était le type d’entité qui a pu inspirer la nouvelle figure juridique, et, surtout, quelles étaient les exigences pastorales et apostoliques auxquelles cette nouvelle figure devaient répondre. Le professeur Baura rappelle alors les différentes juri­dictions personnelles existantes, qui ont pu avoir une influence sur le contenu du numéro 10 de Presbyterorum ordinis, tout en ajoutant que cette énumération res­terait assez incomplète si on n’y ajoutait pas l’existence de l’Opus Dei. Il étudie ensuite l’iter juridique de laprélature personnelle, s’arrêtant aux tra­vaux de la Plenaria de 1981, notant au passage que les différentes critiques qui seront émises par la suite ne font que reprendre des arguments développés au cours de ces travaux. L’auteur présente ces différentes théories, et y répond à par­tir de raisonnements juridiques. Il indique aussi qu’il n’est pas possible de réflé­chir correctement à la nature des prélatures personnelles si l’on fait abstraction de la réalité de la prélature de l’Opus Dei, en privilégiant des interprétations per­sonnelles des textes normatifs par rapport à l’application de la loi faite par le lé­gislateur lui-même. Une même attitude peut amener à conclure que la prélature personnelle existante ne correspond pas au modèle défini par le Code. Et consi­dérer la réalité de l’Opus Dei demande de remonter à ses origines, à l’intuition du fondateur, sans se fixer à son statut d’institut séculier, dont on sait qu’il était pro­visoire. La communauté créée ne forme pas une association, car il s’agit de fait et de droit d’une communauté guidée par un prélat avec un presbyterium propre. Le fondateur pensait dès l’origine à la nécessité de demander la création d’une juri­diction personnelle séculière pour gouverner l’entité nouvellement née afin d’annoncer la plénitude des engagements du baptême et d’aider à les accomplir, entité constituée de fidèles courants qui veulent assumer cette responsabilité, sans modifier leur condition canonique, et de prêtres séculiers qui remplissent leur ministère en faveur de ces fidèles et de leurs activités apostoliques. «Territorialité et personnalité de lajuridiction canonique (quelques expérien­ces histoires)» (p. 55-77) est le sujet traité par le professeur Manlio Miele, cher­cheur à l’Université de Padoue. Il part de la controverse de 1703 entre l’abbé de Fulda et l’évêque de Wurzbourg, jugée par la Rote romaine, qui met en évidence que lajuridiction est exercée sur un clergé et un peuple, avant de l’être sur un ter­ritoire. De plus, dès l’origine, il existe des territoires non soumis à lajuridiction épiscopale ab initio, distincts des territoires exempts, puisqu’ils n’ont jamais été soumis à lajuridiction de l’évêque diocésain. La présence de l’Église universelle sur un territoire peut donc exister dans la présence de l’Église particulière. Le professeur Miele étudie ensuite la notion de territoire, selon la Rote et la doctrine canonique. Il souligne le pragmatisme de l’Église: si le principe est bien qu’une même Église ne puisse avoir deux évêques, cela n’empêche pas que, pro reme­dio, un évêque se voit flanqué d’un autre évêque pour un office particulier. Nous nous trouvons alors en présence de deux diocèses et de deux juridictions, mais d’un unique territoire.

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