Csornay Boldizsár - Dobos Zsuzsa - Varga Ágota - Zakariás János szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 98. (Budapest, 2003)
NAGY, ISTVÁN: In memoriam László Kákosy (1932-2003)
jets, datant surtout de l'époque chrétienne, sont entrés dans le Musée des Beaux-Arts et les plus belles pièces sont toujours installées dans les vitrines de l'exposition permanente des antiquités égyptiennes. Les expériences acquises sur le terrain ont motivé Kákosy à trouver une nouvelle opportunéité de partir en mission de fouilles sur les sites pharaoniques, à l'exemple des chercheurs de nombreux autres pays du monde qui y travaillaient déjà de longue date. Mais cette occasion s'est fait attendre près d'une vingtaine d'années. Pendant les années de cette „longue attente", László Kákosy continuait à entretenir ses liens amicaux et professionnels avec ses collègues au Musée et a pris part activement dans leurs travaux scientifiques. De nombreuses pièces de la Collection égyptienne (statuettes de serviteurs, stèles d'Horus-sur-les-crocodiles, papyrus magiques, amulettes, etc.) ont fait l'objet de ses études publiées dans des revues scientifiques en Hongrie et à l'étranger. Son ouvrage sur la.Magie dans l'Egypte ancienne (1969) fut la synthèse de ses recherches. Il fut suivi par d'autres volumes traitant de l'histoire, de la religion et de l'art de l'Egypte ancienne (Un millénaire dans la vallée du Nil, avec E. Varga, 1970; Croyances stellaires en Egypte et dans le monde antique, 1978; Fils de Ré, 1979). Ces ouvrages lui ont valu l'estime de la communauté internationale des égyptologues. La diversité des sujets qui l'intéressaient est impressionnante: la magie, la gnose, les croyances religieuses à la Basse époque et à l'époque gréco-romaine, la propagande royale et la politique religieuse au Nouvel Empire, etc. Invité à des conférences, congrès, et séminaires, il tenait souvent des exposés sur les résultats de ses recherches. Il était collaborateur d'ouvrages encyclopédiques (Encyclopédie des Littératures mondiales /Budapest/, Lexikon der Ägyptologie /Wiesbaden/), participait à la rédaction de revues scientifiques, et fut membre de la direction de sociétés savantes en Hongrie (Comité de Philologie classique et Comité d'Africanistique de l'Académie des Sciences de Hongrie, Société des Sciences Antiques, etc.) et à l'étranger (Association Internationale des Égyptologues, International Association for the History of Religions). Dès 1972, il dirigeait la Chaire d'Histoire de l'Orient Ancien à l'Université Loránd Eötvös (devenue Chaire d'Egyptologie dès 1981). Sa thèse de doctorat d'Etat qu'il a soutenue en 1974 fut la synthèse des ses recherches sur l'histoire et la religion (Idéologie et politique religieuse au Nouvel Empire et à la Basse époque). En 1976, il fut nommé professur titulaire à l'Université. Sa compétence et son érudition ont été récompensées par de nombreux prix scientifiques (Prix de l'Académie des Science, Prix Marót Károly, Médaille Kuzsinszky, Médaille Abel Jenő). Tout en poursuivant ses recherches et ses tâches d'enseigant à l'université, Kákosy s'employait inlassablement à réaliser son rêve: partir en mission de fouilles en Egypte. En 1983, ses efforts furent enfin couronnés de succès: le 6 novembre, il est entré dans la tombe de Djéhoutimès (TT 32) haut fonctionnaire de Ramses II, grand intendant du dieu Amon de Thèbes. Sa tâche ne s'annonçait pas facile: „... dans la tombe, la vue d'un énorme tas de débris est attristante: fragments de pierre, poussière, déchets dispersés partout. Le plafond est couvert de suie. Mais, à la lumière de la torche, on voit se dégager, au-dessus de ce tas de débris, des visages, figures et signes hiéroglyphiques gravés sur les parois" - écrit-il dans son livre paru en 1989 (La tombe de Djéhoutimès à Thèbes /en hongrois/). Cette dernière phrase parle éloquemment des qualités du savant Kákosy: une ,,faible lumière" lui a suffi de découvrir, dans toutes les choses, ce qui était beau, ce qui était essentiel.