Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 87. (Budapest, 1997)

EÖRSI, ANNA: Fuit enim Maria liber. Remarques sur l'iconographie de l'Enfant écrivant et du Diable versant l'encre

montent tous à un prototype commun; les deux panneaux (ou leur modèle commun) ont été peints d'après les miniatures (ou d'après le modèle commun de celles-ci); (ou inversement) les miniatures suivent la composition des tableaux. La dernière hypo­thèse peut être exclue : une Vierge en pied a pu servir de prototype à une représentation à mi-corps, mais ce n'est guère possible inversement. Quant aux dates, notons que Vante quem non des miniatures est 1422, année à laquelle leur commanditaire Jean de Lancastre, duc de Bedford est devenu régent de France. Il est fort probable que les panneaux ont été réalisés après, et non avant cette date. Les peintres de l'atelier de Westphalie d'où étaient issues les deux Madones, pou­vaient connaître la Vierge à l'encrier du Maître de Bedford ou son prototype. 63 Mais cela n'explique pas encore suffisamment la genèse des Madones de Budapest et de Berlin. L'on sait qu'au XV e siècle les Vierges représentées à mi-corps sont rares au nord des Alpes; elles ne surgissent que dans certaines conditions - en général par suite de la transformation de prototypes italiens ou italo-byzantins - en Bohême, en Bour­gogne, à Cologne, en Westphalie et aux Pays-Bas. Fritz estime que toutes les Vierges de ce genre peintes en Cologne et en Westphalie au XV e siècle (y compris les deux Vierges à l'encrier) remontent à la « Madone de Fröndenberg », née d'une Hodigitria italo-byzantine remaniée par Konrad von Sœst au début des années 1400. 64 Aurenhammer suppose que plusieurs images de dévotion italo-byzantines connues en Westphalie inspiraient les peintres de cette province. 65 Il est possible qu'une Vierge italienne ou italo-byzantine représentée à mi-corps ait contribué à l'apparition de cette représentation sur la miniature française. Une composition du Maître Ovile de Sienne rappelle de très près -mutatis mutandis - les Madones de Westphalie : assis sur le bras gauche de Marie, l'Enfant habillé s'accroche de sa main droite au bord du manteau de sa mère et tient de sa gauche une banderole contenant le mot « fiat ». 66 63 Voir par ex. Urbach, in Szépművészeti Maze um,op.cit., p. 59 : « exécutée par un peintre de Westphalie, l'œuvre provint donc de la région dont les artistes - et en particulier le plus eminent d'entre eux, Konrad von Sœst - ont subi les premiers les influences venues de France au début des années 1400 ». Le Catalogue de Berlin dit (n. 59) : « ... vielleicht geht die Darstellung auch direkt auf eine Komposition des franzözischen oder burgundischen Kunstkreis zurück ». Sur les relations entre Konrad von Sœst et les ateliers de miniatures parisiens, voir par ex. Rensing, Th., Rätsel um Konrad von Sœst, Westfalen 28 (1950) pp. 138-181. Sur les rapports étroits entre la Westphalie et Paris aux XIV e-XV e siècles, voir p. ex. Langemeyer, G., « Kölnisch » und « westfälisch » in der Tafelmalerei der Spätgotik, in Köln-Westfalen 1180-1980, 2 volumes, Münster 1980, Köln 1981,1, pp. 389-401. 64 Dortmund. Museum für Kunst und Kulturgeschichte, n° d'inv. C 4978. Fritz, R., Das Halbfigurenbild in der westdeutschen Tafelmalerei um 1400. Ein Versuch über Herkunft und Deutung, Zeitschrift für Kunstwissenschaft 5(1951) pp. 161-178. 65 II voit cependant l'origine des Vierges à l'encrier non dans celles-ci, mais - se référant à Parkhurst - dans la statue en pied du cloître des carmélites de Mayence. Aurenhammer, H., Marienikone und Marienandachtsbild. Zur Enstehung des halbfigurigen Marienbildes nördlich der Alpen, Jahrbuch der Österreichischen byzantinischen Gesellschaft 4 (1955) pp. 135-149. 66 Localisation inconnue. Voir Shorr, loc. cit. (n. 61). N'écartons pas complètement l'hypothèse d'une image de dévotion similaire à celle gardée actuellement au trésor de la cathédrale Saint-Paul de Lüttich. Celle-ci est une icône byzantine exécutée vers 1200 (?) et repeinte vers 1400 aux Pays-Bas. Assis sur le bras gauche de la Vierge, l'Enfant ébauche de sa main droite une bénédiction et tient dans sa gauche un rouleau étalé. V. Belting, op. cit., p. 490 et fig. 266.

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