Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 87. (Budapest, 1997)

EÖRSI, ANNA: Fuit enim Maria liber. Remarques sur l'iconographie de l'Enfant écrivant et du Diable versant l'encre

13. L"atelier Luçon ( ?) : Marie de Berry devant la Vierge, 1405-1406. Paris, Bibliothèque nationale l'autre. Les deux significations sont étroitement liées : c'est en qualité de mère du fils de Dieu que la Vierge transmet au Seigneur les prières des mortels. Dans le cas de cette miniature, l'allaitement peut avoir un sens supplémentaire : le Christ trop mûr pour son âge tète le lait de la sagesse et du savoir, autrement dit les vérités de la foi nouvelle. 40 De l'avis général, la longue banderole vide, planant dans l'air viendrait d'une sta­tue que l'artiste aurait imitée machinalement. J'estime cependant que ce rouleau singu­lier, quasi surnaturel, doit être interprété dans une optique toute différente. Il est, à mon sens, le symbole du Verbe incarné, le symbole du corps que le Christ a reçu de la Vierge. C'est la raison pour laquelle la Vierge partage les doigts de sa main gauche entre le parchemin et le Fils, et qu'elle pose sa droite avec tant de délicatesse protec­trice sur l'autre bout du rouleau. Cela explique aussi le flottement miraculeux du rou­leau, et l'absence de tout texte. (C'est Y acte d'écrire qui importe, et non pas son con­tenu.) Quant aux anges de l'arrière-plan, ils glorifient l'incarnation du Verbe. Il existe encore deux représentations contemporaines de l'Enfant écrivant, qui se rattachent étroitement à la Madone du Livre d'heures de Bruxelles, provenant égale­ment de l'entourage du duc de Berry. L'une est une figurine d'ivoire française haute de 40 Schiller, op. cit., (n.12) IV, 1, p. 86 ; Schmoll gen. Eisenwerth, J. A., Sion-Apokalyptisches Weib­Ecclesia Lactans, in Miscellanea pro arte. Hermann Schnitzler zur Vollendung des 60. Lebensjahres am 13. Januar 1965, Düsseldorf 1965, pp. 81-110 (108).

Next

/
Oldalképek
Tartalom