Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 85. (Budapest, 1996)

LIPTAY, ÉVA: Réflexions sur le rôle symbolique des lézards en Egypte a propos de deux objets de bronze

régénération. Ce qui nécessitera l'examen du rôle des sauriens dans la religion égyp­tienne. Le sous-ordre des sauriens (SAURIA) comprend plusieurs familles, notamment celle des geckos, des caméléons, des agamidés, des scinques, des lézards proprement dits et des varans. La littérature traite de «lézards» les socles en bronze, surmontés de la figurine de ces animaux, datés de la Basse époque. Le modèle semble avoir été le «vrai» lézard quoique, du point de vue zoologique, la famille des lézards proprement dits (Lacertidae) puisse difficilement être distinguée des autres familles connues de l'Antiquité dont notamment les agamidés (surtout les agamas du désert - Agama mutabilis). Le problème se pose surtout dans les cas où les réceptacles ne contiennent plus les dépouilles des animaux, ce qui arrive d'ailleurs assez souvent. 9 A propos des lézards proprement dits et des reptiles apparentés, l'homme de l'Antiquité s'intéressait tout d'abord aux rapports qu'il croyait étroits, et ambivalents, entre ceux-ci et le soleil. La régénération de la queue tronquée de l'animal ne fut pas moins fascinante. Les lézards et leurs apparentés (d'autres reptiles, amphibies, mou­ches et rats des champs) sont devenus les symboles et les responsables des sinistres causés par la sécheresse et par les rayons brûlants du soleil (mauvaises récoltes, épidé­mies). Ainsi les rayons dardants du dieu Soleil furent censés protéger les gens de ces animaux, selon les croyances de l'époque. Un autre aspect important de ces croyances était en rapport avec la faculté des lézards de se régénérer, renaître. Cette croyance s'appuyait sur deux observations: leur faculté de se réveiller du sommeil hivernal et de pouvoir régénérer la queue tronquée. Grâce à cette régénération miraculeuse, un pou­voir magique fut attribué à ce petit animal qui devait ainsi jouer un rôle important dans le traitement de maladies, ayant servi d'ingrédient de médicament ou ayant été repré­senté sur des objets magiques. 10 Dans la religion égyptienne, on peut observer des croyances similaires à propos des lézards. La vue de la multitude de lézards se chauffant au soleil devait être à l'origine de la définition de la valeur du signe hiéroglyphique qui les représente. Celui-ci expri­mait en effet la «multitude», la «foule». Il fut également mis souvent en rapport avec ses apparentés même lointains: son aspect de crocodile fut dominant dans le Fayoum à l'époque ptolémaïque - quoique leurs traits distinctifs aient été clairement accentués dans les représentations. 11 Sous son aspect de serpent, il fut mis en rapport avec l'activité du dieu créateur tandis que par son aspect de tortue il fut associe aux ennemis du dieu Soleil. 12 9 Boessneck, H., Die Tierwelt des alten Ägypten, München 1988, p. 112-114. Il est tout aussi difficile de définir le sous-ordre auquel appartenait le lézard servant de modèle au signe hiéroglyphique. 10 Keller, O., Die antike Tierwelt, Hildesheim 1963, p. 270-75. 11 Hornung, E. - Staehelin, E., Skarabäen und andere Siegelamulette aus Basler Sammlungen, Mainz 1976. p. 109. 11 LA I col. 1024-25 et Bonnet, RÄRG, p. 164-65. Sur une stèle magique de Basse époque, il est associé à la tortue comme ennemi du dieu (Soleil): Drioton, E., RdE 16 (1964) pl. 2. Il a la même fonction en compagnie de serpents sur certaines stèles d'Horus-sur-les-crocodiles. A ce propos, il faut signaler que le dieu Atoum, sous son aspect de pavian- jfw, anéantit de ses flèches ses ennemis pendant son voyage nocturne. Le motif de la flèche fait allusion, sous forme de métaphore, aux rayons destructifs du soleil, tout comme dans le cas d'Apollon, d'où la désignation «Phoebus-Apollon» proposée par Brunner-Traut, E. in MDAIK 14 (1956) p. 20-28.

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