Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 85. (Budapest, 1996)

FÁY, ANDRÁS: Le dilemme d'une mise au jour. La restauration de VAutoportrait d l'artiste avec sa femme et son fils par Johann Kupezky

lorées plus ou moins importantes. Si la stabilité des couleurs et de la préparation n'inspirait pas d'inquiétude quant à l'avenir de la toile, pas plus que la résistance de son support, les altérations susmentionnées avaient, du point de vue esthétique, des effets défavorables sur l'impression d'ensemble et rendaient nécessaire et urgent son nettoyage. Examens préalables Au cours des examens phototechniques, on pouvait déjà prévoir que l'intervention se heurterait à de nombreux obstacles. Exposée à d'intenses rayons artificiels et à la lumière rasante, la toile présentait manifestement d'épaisses couches de peinture forte­ment craquelées. L'examen radiographique effectué sur les deux principales figures du tableau, l'artiste et son épouse, avant de procéder au nettoyage d'essai, a donné des résultats surprenants. Le but initial de cet examen a été d'y détecter l'origine du réseau de craquelures sensiblement différent de celui qui affecte d'autres surfaces picturales à première vue intactes. Dans le portrait de la femme on observa des plissements de forme spécifique, dont nous avons d'abord soupçonné l'origine dans un précédent trai­tement de conservation à la colle animale, un liant acqueux, puis à la pression, ayant provoqué le ramollissement de l'armure et le soulèvement pellicule de la peinture. L'autre cause supposée et plus réelle des altérations était la présence de plusieurs cou­ches picturales superposées, hypothèse confirmée ensuite par l'examen radiographi­que. En effet, dans le cas des tableaux peints à l'huile, en pleine pâte, on remarque souvent un phénomène typique : l'application superposée des couches y conduit à l'isolement de la préparation au point que les siccatifs des couches supérieures ne par­viennent plus à y être absorbés. En raison de sa polymérisation, l'huile augmente de volume, ce qui provoque la formation des écailles et des plissements. Il est apparu aux rayons X que le portrait des époux fut modifié sans que cela affecte les proportions et le caractère initiaux des figures. 17 La modification ne portait en fait que sur la position de la tête. On pouvait constater en même temps que la radio­graphie révèle un degré d'absorption de rayons grosso modo identique pour des élé­ments peints à différentes périodes. Les couches inférieure et supérieure y sont égale­ment lisibles. Ce qui peut expliquer ce phénomène, c'est la composition différente mais complémentaire des matériaux utilisés. De ce fait, la couche supérieure, bien que posée en empâtement beaucoup plus épais, absorbe moins de rayons X que la couche inférieure relativement mince et permet ainsi l'observation de nouveaux détails incon­nus auparavant. Par exemple, dans la première version du tableau, la figure féminine a les cheveux recouverts d'un fin voile encadrant aussi son visage. Fortement caché par les couches épaisses plus récentes, celui-ci n'apparaît que sur la radiographie. 11 a fallu comprendre les étapes de la création artistique, ainsi que la structure et l'ordre de succession des couches superposées. Dans l'impossibilité de pouvoir identi­fier clairement ce qui était de la main de Kupezky, je n'ai pu que supposer comme fort probable sa paternité par une comparaison et une mise en évidence des couches les plus anciennes dans certaines zones de la surface picturale. De la fréquence des repen­17 Les examens de radiographie ont été fais par Sándor Szilágyi père.

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