Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 84. (Budapest, 1996)
WESSETZKY, VILMOS: Une stele dédiée a Nekhbet-Rénenoutet
UNE STÈLE DÉDIÉE À NEKHBET- RÉNENOUTET Rénenoutet, déesse pourvoyeuse par excellence des besoins alimentaires des hommes pendant toute l'histoire de l'Egypte pharaonique, fut vénérée en général sous forme de serpent lié à un élément primordial: la terre nourricière. 1 C'est sous cette forme qu'on la voit sur une stèle du Musée des Beaux-Arts (fig. 2). 2 Certains détails de l'inscription (fig. 1) et des scènes de ce monument méritent une attention particulière. La stèle, portant les traces de la peinture originelle 3 et cassée sur la partie supérieure à droite, est divisée en deux registres. Dans la partie gauche du registre supérieur on voit, installé sur un socle, un cobra reposant sur la queue enroulée, à cou dressé, portant la couronne composée de deux plumes. La fleur de lotus, accessoire fréquent des déesses-serpent, apparaît derrière le cobra. Une colonne d'inscription hiéroglyphique sépare le serpent de la figure d'un homme, à droite, qui présente 1 Pour la déesse Rénenoutet, cf. la monographie de Broekhuis, J., De Godin Renenwetet, Assen 1971; LA V. col. 232-36. A propos du nom de Rénenoutet (Thermoutis), cf. encore Satzinger, H., Or. Ant. 22 (1983) p. 233-45. Je profite de cette occasion pour remercier M. Helmut Satzinger, Directeur de la Collection Orientale et Égyptienne du Kunsthistorisches Museum de Vienne des références et des informations qu'il a bien voulu me communiquer sur Rénenoutet. 2 N° d'inv.: 51.2148. H.: 27 cm. L.: 18 cm. Matière: grès. Provenance: inconnue (Deir el-Médineh?). Des informations sur l'historique du monument nous ont été fournies par notre collègue M. Péter Gaboda qui fait des recherches sur ce sujet: «En 1934, les collections des antiquités égyptiennes conservées dans les différents musées du pays ont été réunies dans le Musée des Beaux-Arts. Dans la plupart des cas, le procès-verbal dressé sur les objets cédés par le Musée National n'indique pas la provenance de ceux-ci. Heureusement, ce n'est pas le cas de notre stèle. D'après ce document (N° 329/1934/3), elle provient de la collection Révay. Ferenc Révay (1835-1914), baron de Sklabina et Blatnica et membre de la Chambre Haute du Parlement, a offert plusieurs objets égyptiens au Musée National (cf. Journal d'Entrée n° 241/ 1876). Cependant, notre pièce fut léguée au Musée National, avec beaucoup d'autres, après sa mort (cf. Journal d'Entrée n° 25/1916/200). Comment Révay a-t-il acquis ces objets et quand? Dans son rapport sur sa première mission à l'Orient en 1873-74, Ignác Goldziher, l'éminent orientaliste et islamologue hongrois (1850-1921) fait mention du baron Ferenc Révay qui l'a aidé à organiser ses programmes au Caire, cf. Goldziher, L, Tagebuch (éd. Scheiber, A.), Leiden 1978, pp. 97, 99. Ayant participé activement à la viepolitique et scientifique dans la première partie de sa vie, Révay devait séjourner longuement en Egypte au début des années 1870.» 3 Sur un fond jaune, le corps des hommes est peint en rouge-brunâtre, conformément aux traditions. On découvre les traces de la même couleur sur le corps du serpent dressé, sur les bords du pithos et sur la partie inférieure du vase de libation.