Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 82. (Budapest, 1995)
GABODA, PÉTER: Conclusions historiques (et muséologiques) du trajet d'une statue égyptienne
l'armée turque, sont allés à Aleppe. 10 Le casino ayant été détruit par un incendie, les émigrés ont perdu leur lieu de rencontre et Sipos toute sa fortune. Le camp d'internement ayant été dissout par la Porte en juin 1850, les réfugiés ont espéré de trouver un emploi à Constantinople. C'est à cette époque que Sipos devait obtenir auprès de Fouad Pacha 11 le poste de jardinier. 12 II a fait connaissance avec les techniques du métier dans la résidence d'été de Fouad à Kanlidja, sur la côte asiatique du Bosphore. 13 Par son travail, il fut éloigné de la capitale de l'Empire - et aussi de ses compatriotes réfugiés. 14 Quand ceux-ci ont vécu un regain d'espoir lors de l'éclatement de la guerre de Crimée, Sipos ne les a pas rejoints, il a tenu à rester dans l'île de la paix: son jardin. 15 Aux années 1860, époque où Fouad était au zénith de sa carrière (ministre des affaires étrangères, grand vizir), Sipos était toujours à Kanlidja mais peu après la mort de Fouad (1869), on retrouve ses traces en Egypte: il était le jardinier du vice-roi Ismail et, en même temps, on le trouve à la tête d'une association dont l'existence même fut ignorée jusqu'ici. Cette association fut fondée le 15 mars 1868 au Caire par d'anciens réfugiés, surtout des commerçants et des artisans. La présidence fut confiée à Sipos dès 1870. 16 Il fut réélu tous les ans. Son activité fructueuse dans le jardin du vice-roi à Gizeh 10 Karpat estime à quelque 730 le nombre du "groupe le plus nombreux et le moins connu" à Sumla, cf. op.cit. p. 44. 11 Malheureusement, il n'y a pas d'étude monographique satisfaisante sur le personnage de Kctchedziadc Fouad Pacha (1815-69). Davison, chercheur eminent de l'époque de la Tanzimat ne cesse de répéter depuis trois décennies que "Fuad, like Ali, lacks a solide biography", cf. Davison., R.H., Reform in the Ottoman Empire, Princeton-New Yerscy 1963, p. 92, n. 38. Il y a quelques années, il a fait la même déclaration, cf. id. Western Publication on the Tanzimat, in 150 Yilinda Tanzimat, Ankara 1992, p. 511-32. Fouad qui fut, comme Ali, le disciple de Rachid Pacha le "père" de la Tanzimat a coopéré avec Ali dans la deuxième période de l'élaboration de la Tanzimat si étroitement que cette coopération pourrait être à l'origine de sa mémoire peu flattante aux yeux des générations postérieures (Ali fut Grand vizir, Fouad fut ministre des affaires étrangères). Les recherches aussi portent surtout sur la personne d'Ali, on s'occupe peu de Fouad. Pourtant, Fouad a eu non seulement des mérites incontestables mais aussi il fut une figure eminente de l'époque de la Tanzimat, grâce à sa mentalité plus progressiste et plus ouverte, et son personnage mériterait des études plus poussées. 12 Sur l'emploi de Sipos en tant que jardinier, cf. Orbán, B., A magyar menekültek elhelyezése Sztambulban, Eltérnék (Kolozsvár) 1881, in Sztamhdk'À Szejkéig Debrecen 1990, p. 122-23: Veress, op.cit. p. 227. 13 La résidence de Fouad peut être localisée avec plus de précision grâce au rapport d'un voyageur hongrois qui, en 1863, a visité Istamboul et la côte du Bosphore: "Indjirköy, village des figues. Dans ce village, Fouad Pacha emploie un jardinier d'origine hongroise nommé Sipos." Cf. Jancsovics, J., Kirándulás Isztambulba, Pest 1864, p. 84. Indjirköy fut situé à quelque 4 km au nord de Kanlidja, dans la baie de Bcykous. 14 Quoique János Pap le mentionne parmi les émigrés vivants à Constantinople, il ne cite pas exactement son nom: "József Sipos, sous-officicr et, plus tard, jardinier du vice-roi d'Egypte." Cf. Pap, J., A magyar emigránsok Törökországban 1849-1861, Pécs 1893, p. 354. Sipos n'a pas pu être non plus membre de l'Association des Hongrois à Istamboul, cf. A Sztambuli Magyar Egylet Névsora (15 mai 1851), Archives de la Bibliothèque Nat. Széchenyi, ANALECTA 11.21. 15 Cf. "Verzeichnis der in der Türkei dermalen ansässigen und bekanntermassen sich aufhaltenden ungarischen Emigranten, Wien, 28. Jänner 1854." (Konzept. Gcnd. Dept. 107/1854 HH StA Wien) publié par Jánossy, D.: Die ungarische Emigration und der Krieg im Orient, Budapest 1939, p. 149. Dans la liste des résidents à Constantinople, on lit les suivants: "Name: Sipos Georg; war früher: Wachtmeister; ist Gegenwärtig: Gärtner; Anmerkung: -" 16 Cette communauté hongroise au Caire a tenu à garder les sentiments et les idées politiques du jadis (fidélité aux idées de 1848 et à la personne de Kossuth), malgré leur fort isolement. Le Journal Hongrois (Magyar Újság), organe de l'opposition au compromis austro-hongrois en Hongrie, qui a souvent évoqué comme exemple les activités des associations hongroises à l'étranger pour exalter ses lecteurs, a cité avec prédilection les activités de l'Association du Caire. C'est dans ce journal que j'ai découvert les statuts de cette Association ayant compté plus d'une cinquantaine de membres: Magyar Újság 4 (1870) n° 220, 25 sept., couverture.