Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 79. (Budapest, 1993)
QUELQUES PIECES DE LA COLLECTION DU XIXe SIECLE CONSERVÉES AU DÉPARTEMENT D'ART MODERNE - MATITS, FERENC: Deux tableaux hollandais de la collection du XIXe siecle
DEUX TABLEAUX HOLLANDAIS DE LA COLLECTION DU XIXe SIÈCLE L'accueil international de l'activité liée au nom de l'Ecole de la Haye suivit une évolution intéressante. Après avoir mérité, sans doute à juste titre, l'appellation de second âge d'or de la peinture hollandaise, 1 et s'être acquis, entre le dernier quart du siècle précédent et le début du nôtre, un rang incontestable, elle tomba dans un oubli quasi-total. A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les recherches hollandaises en matière d'histoire de l'art s'orientent de plus en plus vers l'activité de ce groupe de peintres qui doit, semble-t-il, la restauration de son prestige international aux vastes expositions itinérantes organisées en 1983 à Paris, à Londres et à la Haye. 2 Au cours des dix ans écoulés entre-temps, à aucune exposition tant soit peu importante consacrée à l'art du XIX e siècle ne pouvaient manquer les tableaux portant la griffe des maîtres affiliés à l'Ecole de la Haye. Deux de leurs toiles seront incluses également dans un ensemble du Musée des Beaux-Arts sélectionné en vue d'une exposition à monter en 1994 au Japon. L'un des représentants de l'Ecole, Jozef Israels (1824, Groningue — 1911, Scheveningue), après avoir suivi des cours à Amsterdam et à Paris, peignit d'abord des scènes d'inspiration romantique et historique, puis se mit à fréquenter l'Académie de Düsseldorf, étudia l'art des maîtres de Barbizon et des anciens peintres hollandais. C'est ainsi que se cristallisa sa propre manière picturale à la fois réaliste et lyrique. Parmi les grands artistes du passé il apprécia tout particulièrement Rembrandt, comme en témoigne son écrit consacré à l'illustre ancêtre. 3 Selon Max Liebermann (1847-1935) — un ami intime d'Israëls — les rapports des deux maîtres hollandais peuvent, pour l'essentiel, se résumer comme suit : „Was Fromentin von Rembrandt sagt : ,11 a bien peint parce qu'il a bien senti' passt auf keinen lebenden Maler besser als auf Israels : er malt gut, weil er gut empfindet. Und wie Rembrandt, empfindet er mit den Figuren, die er malt — er betrachtet die Welt nicht mit Lächeln oder spöttisch, oder von oben herab, sondern mitleidsvoll. Daher das an Rembrandt gemahnende Pathos, das den Beschauer erbeben lässt, obgleich sich nur die alltäglichsten Vorgänge im Bilde abspielen . . . auch darin ähnelt er Rembrandt, dass er mehr Luminarist als Kolorist ist." 4 En 1855, Israels se rend à Zandvoort et, par la suite, il y retournera fréquemment à la recherche de motifs pour ses marines. La présence de sa toile intitulée « Les Orphelines de Katwyk » 5 au Salon de 1866 et à l'Exposition universelle de Paris l'année suivante 6 — prêtée par son propriétaire d'alors, le prince d'Aquila — donne à penser 1 Marius, G. H., Die holländische Malerei im neunzehnten Jahrhundert, Berlin 1906 2 , p. 484. 2 The Hague School, éd. Leeuw, de R., Sillevis, J., Dumas, Ch., London 1983. 3 Israels, J., Rembrandt, Eine Studie, Berlin s. d. 1 Liebermann, M., Die Phantasie in der Malerei, Schriften und Reden, Berlin 1986-, pp. 66-68. 5 N° d'inv. : 255. B., huile sur toile 85 x 117,5 cm, signé en bas à droite : Jozef Israels. 6 J. Israels : Intérieur de la Maison des Orphelins à Katwyk in Catalogue Salon de 1866, Paris, reprint New York-London 1977, 125, n° 992 ; Catalogue Général de l'Exposition Universelle