Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 78. (Budapest, 1993)

MOJZER, MIKLÓS: In memoriam Andor Pigler

époque démarraient à la chaire de Hekler les recherches sur le baroque de Hongrie, et démarrait, grâce au jeune Pigler, aussi le travail iconographique régulier en ma­tière de baroque européen. Le principal stimulus vint de l'ouvrage d'Emile Mâle sur l'art après le concile de Trente et de celui, analogue, de Werner Weisbach. Tandis que Panofsky et ses collaborateurs s'attachaient à dépister les témoignages de la survie des civilisations antiques et de la tradition biblique dans l'art du Moyen Age et surtout de la Renaissance, Andor Pigler se consacrera pendant toute sa vie à étudier cette survie dans le baroque, en général et dans des exemples particuliers. La série de ses études y relatives ne créa malheureusement pas d'école, ni même d'atelier, il n'en naquirent pas moins des monographies hongroises parallèles et contemporaines. Dès l'âge de 20 ans Pigler enseignait à la faculté. Il n'eut pas beau­coup d'étudiants, mais parmi ceux qui fréquentaient ses cours il y eut par exemple Mária Aggházy, Klára Garas et tous les autres qui continuèrent ensuite le travail commencé par lui dans le domaine des recherches sur le baroque en Europe Centrale. Trois parmi les monographies modernes de fart hongrois basées sur des fonds d'archives sont dues à Pigler, les volumes ultérieurs, à János Kapossy, Arnold Schoen et d'autres. Tous étaient attachés au cercle formé autour de la chaire de Hekler ou en subirent l'influence. Il faut aussi dire que Hekler, eminent spécialiste des études sur l'Antiquité classique se montra dans ses ouvrages consacrés à des époques plus tardives beaucoup moins fidèle à la méthode historique ou critique, alors que ses élèves devinrent vraiment de bons historiens. Dans le cas de Pigler il est important d'y insister. Lui-même — en paroles — invoquait souvent la magie des faits et réalités évoqués. Le volume que dans la série de l'Histoire de la Civilisation Hongroise il consacra au baroque de Hongrie constitue — compte tenu des connaissances dont on disposait alors — la synthèse la plus authentique et la plus compétente de l'histoire de l'art baroque dans cette partie de l'Europe (on ne peut que regretter que la guerre ait empêché que le livre fût traduit dans une langue étrangère). L'auteur — comme d'ailleurs les autres auteurs de la série — s'abstint d'adopter l'optique d'un partiote : il resta citoyen européen, et cela même à l'époque où, par contre, le marxisme devint l'idéologie officielle. Pigler se tint à l'écart, ce qui lui valut d'être à son tour tenu à l'écart des titres et des promotions académiques. Ces dernières ne l'atteignirent pas — dans aucun sens du mot. A en croire les lieux officiels d'alors, il restait un auteur d'études partielles. On considérait comme partiel tout ce qui n'était pas grande synthèse historique calquée sur une certaine image encyclopédique du XIX e siècle. Mais Pigler est resté conscient de la réalité des phénomènes particuliers dans le temps et l'espace, de leur idée et même de leur idée fixe. 11 choisit de passer sous silence sa propre époque et de se tourner vers le passé. Il écrivit sur des sujets tels que « Evagationes spiritus », Socrate, la Caritas romána, le réprouvé astrologique du sort, l'art patronné, les portraits mortuaires, les mouches talismans d'une période picturale — mais toujours présentés comme parties d'une toile de fond qu'il con­naissait bien. La générosité de Scipion, le dernier sujet qu'il avait abordé ne fut jamais achevé. Le travail qui l'occupa le plus longtemps consistait à réunir des données pour la mise au point du catalogue de la Galerie des Maîtres Anciens. Comme il était de ces rares personnes qui possèdent des connaissances réelle­ment encyclopédiques et dont la culture mérite le nom de classique et d'universelle,

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