Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 76. (Budapest, 1992)
NAGY, ÁRPÁD MIKLÓS: E?O?AI E?T?XI
d'hui, et en connaissance de trois fois autant d'exemplaires, on est en mesure d'affirmer que la majorité des clochettes semble dater de la seconde moitié de l'époque impériale. Elles ne constituent pas de groupe homogène. La plupart en est de bronze (les n os 4, 6-15, 17-19, 21), le reste en argile (les n os 1,2, 16) ou en or (les n os 3, 20); la matière du n° 5 est inconnue. Le n° 12 est antérieur à 79 les n os 14, 16 sont datés de la fin du II e , le n° 9 du III e siècle. Le n° 17 est de l'époque byzantine. Trois en ont été livrées par des tombes (les n os 1, 2, 16), un (le n° 5), en accord avec son inscription, provient d'un bain. Trois sonnettes (les n os 8, 9, 21) portent un décor figuratif, les autres (les n os 2, 3, 11, 15) des motifs ornementaux. Sur la plupart de ces objets on lit un souhait tel qu'on connaît habituellement des bagues et des vases; sur quelques-uns (sur les n os 5, 8, 12, 13, 18?, 20) se trouve indiqué un nom, probablement celui du propriétaire. Le n° 3 est destiné à protéger contre le mauvais oeil (bien que l'interprétation du texte soit encore à préciser), tandis que le n° 9 relève d'une variante de la magie, répandue surtout dans la Méditerranée occicentale et connue grâce aux gemmes magiques. Avant de procéder à des conclusions ultérieures il faudra, sans aucun doute, trancher la question de l'authenticité des objets. Parmi les clochettes classées dont la plupart sont actuellement égarées et à peine connues, il peut, effectivement, y avoir des pièces fausses. Une sonnette servait, en général, d'amulette, même lorsqu'elle n'était pas décorée. On la considérait efficace par elle-même, comme la guirlande d'ail ou le fer à cheval. Seul un petit nombre parmi les centaines de pièces connues porte une inscription ou un dessin. Un tintinnabulum en tant qu'amulette signifie quelque chose comme 'ETTTXI' même lorsqu'on n'a rien gravé dessus. A la différence des gemmes magiques, monuments par excellence de la magie antique, dont chaque détail (du moins quand il s'agit d'une œuvre achevée) est conçu pour obtenir le même but, 55 les clochettes-amulettes présentent une structure moins cohérente. 56 Le texte y inscrit n'en constitue pas un élément essentiel : c'est un souhait et non une incantation — 'ETTTXI' et non 'r3oç juoi xvyr\v . Le spécimen d'Alba Fucens (le n° 9) est unique précisément à cause de son type de décoration, identique à celui des gemmes magiques. En partant de leur texte, ces clochettes sont, généralement, des cadeaux; vu leur fonction, elles sont plutôt des amulettes. Puisque 'cadeau' et 'amulette' ne sont pas des notions inconciliables, on trouve à la rencontre des deux groupes (les objets munis d'une acclamatio et les tintinnabula) les sonnettes à inscription. Comme un souhait tracé sur un objet peut être totalement indépendant de sa destination, 57 le texte d'une des trois clochettes provenant de tombes se rapporte aux courses, les deux autres à la navigation (quoiqu'une allusion symbolique ne soit pas à exclure). Cela signifie aussi, d'autre part, que la décoration d'un tintinnabulum ne renvoie pas forcément à sa fonction. (On estime p. ex. que les clochettes n os 2, 6, 11 faisaient partie du harnais des chevaux de course, compte tenu en particulier de la cravache, des branches 55 L'oeuvre classique Wünsch, R., Antikes Zaubergerät ans Pergamon, Berlin 1905. Un essai récent pour analyser la structure d'une amulette : Nagy, Á. M., AA 1992, sous presse. 58 Il est significatif qu'A. Delatte, un des meilleurs connaisseurs des gemmes magiques ne les considérait pas comme des amulettes : loc. cit. (n. 38), pp. 268-269. 57 Quelques exemples : Harris, E., in Henig, M.-King, A. (réd.), Pagan Gods and Shrines of the Roman Empire, Oxford 1986, pp. 107-109.