Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 76. (Budapest, 1992)

LIPTAY, ÉVA: Deux fragments de cercueil de la XXIeme Dynastie

du dieu-Soleil sur son ennemi d'une part et, de l'autre part, la réussite (« l'intangibi­lité ») du mort dans l'autre monde. On peut ainsi comprendre que ces deux scènes furent souvent choisies pour ce but. La symbolique de la Séparation du Ciel et de la Terre fut déjà évoquée plu­sieurs fois: 28 l'univers en harmonie sortant du chaos exalte l'activité du dieu-Soleil créateur (« Rê vit, la tortue meurt! »). L'image d'Osiris assis sur la butte primordiale à gradins et celle des figures qui l'entourent a une signification pareille. Le défunt Osiris bienheureux installé sur le trône-7w. t symbolise également la victoire sur la mort. L'estrade à gradins représente le monde primitif sortant des eaux primordiales, 29 où le dieu créateur apparaît « la première fois », le roi étant son sosie. 30 Si on essaie de mettre en rapport ces deux scènes, selon la mentalité égyptienne, leur signification commune peut être résumée en un seul mot: stsjwj «soulever», «se soulever», c'est ce que fait Chou avec le ciel 31 et le dieu-Soleil navigue dans sa barque au ciel soulevé. C'est ce qui se passe quant à la barque de Rê selon l'inscription de quelques cercueils de la XXI ème Dynastie 32 où le mot « soulever » est marqué avec l'hiéroglyphe de l'édifice à gradins. C'est cet hiéroglyphe qui, dans notre deuxième scène, « soulève » sur son trône Osiris triomphant sur la mort. Ce rapprochement intentionnel des deux scènes rend bien probable que les fragments du Musée des Beaux-Arts furent installés aux côtés du cercueil 33 selon ce principe: respectivement aux côtés gauche et droit, en face, à la hauteur des épaules du cercueil anthrophoïde d'où ils furent découpés avec d'autres scènes. ÉVA LIPTAY Traduit par István Nagy 28 Varga, E., La représentation de la création du monde sur un fragment de cercueil au Musée des Beaux-Arts, BullMusHongrBA 7 (1955) pp. 3-9; te Velde, op. cit. col. 161-70. 29 C'est-à-dire elle a un aspect cosmogonique pareillement à la Séparation du Ciel et de la Terre. 30 Selon Shirun-Grumach, I. (Remarks on the Goddess Maat, in Pharaonic Egypt, Jeru­salem 1985, p. 181), cet édifice n'est pas la butte primordiale, il symbolise plutôt les piliers qui supportent le ciel, la partie inférieure du ciel. Mais, selon moi, les deux possibilités ne s'excluent pas. Le « ciel inférieur » en tant que support du « ciel supérieur » peut être identique à la butte primordiale car, à sa façon, il véhicule la vie comme le fait le dieu Chou qui apparaît dans le même rôle. 31 Wb IV, 361, 8-14. 33 CG 61030 et 61031 (Daressy, op. cit. pp. 115. 1 16, 118 et 143, 146, 148). 33 L'inclinaison même des deux fragments indique qu'ils étaient installés au niveau des épaules.

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