Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 74. (Budapest, 1991)
WESSETZKY, VILMOS: La stele de Neferhaout
phiques, sur le côté gauche, Amon est assis sur son trône placé sur une estrade. Il tient le sceptre royal dans la main gauche et le signe de la vie dans la main droite. Au milieu, sur la table d'offrandes richement garnie, sont rangés, conformément aux règles du relief égyptien, les cadeaux d'offrandes : oie, cuisse et tête de boeuf, fleurs, différentes sortes de pain entassés les uns sur les autres tandis qu'on découvre les boissons sous la table. Sur le côté droit, le pharaon Thotmès III portant la couronne bleue offre à Amon les plantes héraldiques de Haute- et Basse-Egypte : boutons et fleurs de lotus et de papyrus. Dans la partie inférieure de la stèle, on voit, à côté d'un texte gravé en huit lignes, la figure de Neferhaout. Son visage et son vêtement sont typiquement égyptiens. 9 Sur le bras gauche, il porte le nom de Thotmès III entouré d'un cartouche. 10 Il fait le geste d'adoration et porte des animaux d'offrande attachés par des cordes à une perche reposant sur l'épaule. Sur un côté, une paire de jeunes gazelles et d'antilopes et un oiseau échasseur au-dessous. Sur l'autre, au-dessous d'une paire de gazelles, on voit, malgré la facture de la pierre, deux poissons (fig. 2). 11 La composition insolite des cadeaux d'offrande réside surtout dans la présence des deux poissons. Celle de l'antilope est aussi problématique : quoiqu'elle soit l'animal sacré de la déesse Satet et sa tête orne la proue de la barque de Sokaris, 12 on ignore son rôle parmi les cadeaux d'offrande et, plus tard, son caractère de plus en plus maléfique en tant qu'animal séthien. Dans le cas de l'ornement de la barque, le maintien du symbole ancien à côté d'une interprétation changée est possible à la 18 e Dynastie où le rite de l'offrande de l'antilope — remontant probablement à une époque plus ancienne -— s'est déjà affirmé. 13 Le rationalisme de notre époque reste perplexe devant le symbole du poisson dans l'Egypte ancienne car l'interprétation contradictoire de son rôle ne s'explique pas par les seuls facteurs chronologiques ou locaux. 14 La pensée égyptienne n'excluait pas la possibilité d'approcher un problème sous deux aspects diamétralement opposés et de considérer comme des unités absolues et autonomes les parties d'une intégrité qui nous paraîtrait indissoluble. 15 Ce qui explique notamment le fait que les parties du corps humain ont été considérées comme des organes autonomes et que la même notion pouvait être interprétée de plusieurs manières contradictoires. C'était le cas 9 Les troupes Medjaï devaient être conduites par des officiers d'origine égyptienne. La figure de Neferhaout semble confirmer cette hypothèse. 10 A notre avis, le cartouche sur le bras contenant le nom du pharaon représente un bracelet de distinction honorifique plutôt qu'un tatouage (cf. Urkunden, IV, op. cit. p. 990). 11 A propos des deux poissons représentés parmi les offrandes, Mahler, E. (op. cit.) fait des remarques intéressantes sur leur valeur symbolique et leur rôle dans les cultes funéraires. Dans le cas de Neferhaout, on ne peut cependant pas parler de poissons accompagnant la barque car celle-ci n'y est pas représentée. 12 Bonnet, H., in Reallexikon, Berlin 1952, p. 40 qualifie d'« unverständliche Reminiszenz» la tête d'antilope sur la proue de la barque de Sokaris. 18 Derchain, Ph., Rites Egyptiens I, Le sacrifice de l'oryx, Bruxelles 1952, p. 12 14 La monographie la plus importante sur le culte des poissons en Egypte: Gamer-Wallert, I., Fische und Fischkulte im A'ten Ägypten. (Ägyptologische Abhandlungen 21), Wiesbaden 1970. 15 Brunner-Traut, E., ZÄS 115 (1988) p. 8-14.