Varga Edith szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 70-71. (Budapest, 1989)
CZÉRE, ANDREA: Dessins de Sebastiano Galeotti a Chicago et a Budapest
ainsi que dans l'œuvre principale de l'artiste, Les Noces d'Amor et de Psyché, 20 au Palazzo Spinola à Gênes, exécutée au début des années trente. Comme Torriti le remarqua, une forte influence des peintres génois Domenieo Piola et Gregorio Ferrari 21 se fait sentir dans sa fresque Amour et Psyché. Il semble que dans le dessin de Budapest aussi, l'influence de l'art génois — les traditionnelles formes anguleuses et le pointillé au pinceau en parallèle des ombres plus systématique — s'est plus fortement fait valoir dans la composition du corps et du drapé. Par rapport au dessin de Chicago, les effets contrastant des zones ombres-lumières sont plus vigoureux ici, la figure y est plus plastique. Le drapé se rompt en angles aigus et forme de longues courbures zigzagantes. Indiquées par des cercles, la couronne du Faune, pareillement à celle que porte Bacchus sur la feuille de New York, est d'un dessin de touche légère et dégagée. Le port du corps, les mouvements sont là aussi d'une esthétique un peu recherchée. La figure de Budapest semble cependant légèrement plus lourde non seulement par la présentation plus robuste du corps, mais aussi en raison de l'impression que produisent la forte lumière éclairant le Faune de gauche et les ombres approfondies. Ces différences et l'affinité du dessin de Budapest avec les fresques de la période mûre de Galeotti suggèrent que le Faune buveur est né plus tard que le Hercule et Cacus de Chicago. L'art du dessin de Galeotti évolua par la suite vraisemblablement dans le sens de la décorativité pittoresque du rococo mûr. Certains traits caractéristiques observés dans le dessin de Budapest prennent une forme encore plus marquante, plus précise dans ses dessins tels que la figure d'Homme assis, de la Fondazione Cini de Venise (fig. 88), ou la Sainte Marguerite, de la collection Suida Manning à New York, et son Saint Antoine donne la communion à un enfant. 22 Son dessin de Venise, en considération de l'ange que l'on distingue en haut à gauche, dut être fait pour la figure de l'évangéliste Matthieu, ou bien pour celle d'un prophète. Des prophètes aussi richement drapés, assis sur des consoles peintes 23 sont également représentés dans les décorations que Galeotti exécuta entre 1785-1738 pour l'Oratorio délia Beata Vergine del Ponte o Nostra Donna, à Pontremoli. De même que dans ses dessins de la collection de Suida Manning, sur cette feuille de Venise aussi c'est le mouvement pittoresque des plis angulairement rompus du drapé qui est devenu dominant et, agissant dans le sens d'une nouvelle figuration, la plasticité soulignée des figures est remplacée par de décoratifs accents d'ombres produisant un vibrant effet ombre-lumière. De ce fait la composition se trouve remplie d'espace et de lumière, et la matérialité des corps se trouve presque diluée. Cette bizarre nouveauté de l'art de Galeotti est presque la préfiguration du style de Francesco Guardi de représenter la lumière d'une manière rythmique, pleine de tension pittoresque. ANDREzY CZÉRE 20 Carboneri, op. cit. (n. 2.) fig. 13-14 : Torriii, op. cit. (n. 2.) fig. 22. 21 Torriti, op. cit. (n. 2.) 31. 22 Newcome, op. cit. (n. 3.) n° 136-137. 23 Bossaglia-Bianchi-Bertocchi, op. cit. (n. 18.) fig. 19, fig. 78.