Szabó Miklós szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 64. (Budapest, 1985)

BÁNFFY, ESZTER: Trois fragments d'idole de la civilisation Vinca

sont toutes fragmentaires. Ajoutons que les fragments découverts aux différents sites ne s'accordent même pas. 14 Ces deux faits rendent probable qu'ici il ne s'agit pas de pertes naturelles, mais qu'un des aspects substantiels du culte était de casser ou de tronquer à dessein les statuettes, peut-être parce qu'elles avaient rempli leur fonction et ne disposaient donc plus de force ,,sacrée", ou peut-être précisément par crainte de l'effet que pourrait exercer ce „reste" de force. 15 Dans ce cas on peut même supposer que ce n'est pas dû à un hasard si la figure de l'enfant était enlevée à l'idole, mais c'était à dessein; La surface de la cassure a un caractère qui,en tout cas, en témoigne. Il donne à refléchir que la coutume de mutiler exprès les statues se découvre aussi, à ce qu'il paraît, dans la civilisation de Tisza, en gros contemporaine de la civilisation Vinca. Sur le corps de la statue d'homme à faucille de Szegvár, citée plus haut, on voit plusieurs corrections mineures, mais il n'y a pas de trace d'avoir voulu compléter la jambe cassée. 16 D'autre part on voit des diffé­rences considérables dans ces deux cultures quant au rôle joué par la plastique des idoles. Dans la civilisation Vinca on a trouvé en très grande quantité des oeuvres plastiques dont même plusieurs douzaines pouvaient appartenir à telle ou telle maison, tandis que nous connaissons à peine des représentations en plastique dans la civilisation Tisza où pourtant existait un commerce d'échange animé avec les voisins directs du sud, comme en témoignent, dans les deux régions, les nombreuses importations. Les quelques unes qui y ont quand-même été retrouvées semblent être des oeuvres individuelles. C'est un nouvel exemple, cette fois-ci du domaine de la vie culturelle, qui montre que deux civilisations voisines, coexistant en paix l'une avec l'autre, cultivaient leurs traditions cul­turelles, profondément divergentes, en se confinant absolument l'une de l'autre. ESZTER BANFFY 1,1 Korosec, J., Prähistorische Tonplastik in Jugoslavien, Arch. Radovi i Rasprave (Zagreb) 1968, p. 228 sq. 15 Höckmann, O., Menschliche Darstellungen in der bandkeramischen Kultur. Jb. RGZM Mainz, 12 (1965) p. 1—34. 1(! Höckmann, O., op. cit. p. 22.

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