Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 62-63. (Budapest, 1984)
CZÉRE, A.: Deux figures d'étude de Francesco Vanni
une analogie, une étude à craie rouge de Bartolomeo Cesi, faite pour une figure de Saint Benoît (Chicago, Art Institute) que l'on date du début du XVII e siècle, ou d'un peu plus tôt. 25 L'étude de portrait de Leipzig, exécutée sur papier bleu à craie rouge et gouache blanche, exhale la fraîcheur de la réalité bien observée. La comparaison avec le Mage Simon de Budapest permettrait de dire que ce dernier est une idée baroque sur le personnage en chute, formée avec le concours d'un modèle, le portrait par contre — grâce en partie à son genre et à la pose simple •— est soumis davantage à l'impression produite par la réalité. Pour le Mage l'artiste utilisa les observations de la réalité pour faire surgir une illusion, tandis que dans le portrait il voulait rendre la réalité même. Il va sans dire que là aussi prévaut la forte tendance au traitement pittoresque des superficies, et aussi la jouissance du jeu des clairs-obscurs du drapé, ce qui est une des principales caractéristiques des études de Vanni, mais un rôle non moins grand revient dans la composition à l'effort de faire sentir la présence réelle du modèle vivant. C'est ce qui est démontré par l'application conséquente de l'éclairage venu de droit, par l'estompage avec les parallèles nettes qui fait ressortir avec intensité la masse plastique des formes principales, et par les pentimento des mains. Dès le milieu des années 1590 on découvre dans les oeuvres de Vanni l'intérêt pour la représentation ràaliste, et on le met en général en rapport avec ses relations avec l'art bolonais, avec ses contacts avec les Carracci. 2(i Dès l'âge de douze ans, entre 1575—77 Vanni fit des études à Bologne, dans l'atelier de Bartolomeo Passarotti où il pouvait faire connaissance d'Agostino Carracci. Comme l'écrit Charles Dempsey, 27 il pouvait maintenir pendant toute sa vie ses relations avec cette famille, ce qui est démontré aussi par les gravures faites par Agostino d'après les oeuvres de Vanni, 28 ainsi que par le fait que c'est Vanni qui recommanda le jeune Reni, disciple des Carracci, au cardinal Sfondrato à Rome, et aussi qu'il envoya pour des études chez Ludovico Carracci son fils Raffaello avant sa mort survenue en 1610. Des données mettent en lumière l'influence réciproque. Comme phénomène parallèle, on peut signaler l'intense influence de Barocci que l'on remarque aux environs de 1580 dans l'art aussi bien des Carracci que de Vanni, et puis l'intérêt manifesté à l'art du Corrège 23 ayant laissé chez Vanni des traces durables. Ses études publiées ici fournissent de nouvelles données montrant que Vanni était un des artistes qui, aux environs de 1600, furent entraînés par le courant orienté sur la réalité. C'est prouvé clairement par son art de dessinateur, surtout par ses études faites d'après modèles où il arriva à parfaitement accorder ses penchants artistiques, poétiques et l'observation de la réalité. ANDREA CZÉRE 25 Joachim, H. — Folds Me C u 11 a g h, S. : Italian Drawings in the Art Institute of Chicago. Chicago, Londres, 1979. Nr. 45; C a z o r t, M. — Johnston, C: Bolognese Drawings in North American Collections 1500—1800. National Gallery of Canada. Ottawa, 1982. Nr. 19. 2 'i Riedl 1979: op. cit. 92. 27 D e m p s e y, C. : Annibale Carracci and the Beginnings of Baroque Style. Glückstadt, 1977. 9. 28 De Grazia Bohlin, D.: Prints and Related Drawings by the Carracci Family. National Gallery of Art. Washington, 1979. Nr. 204, 205. 29 Dempsey: op. cit. 17; B o s c h 1 o o, A. W. A.: Annibale Carracci in Bologna. Visible Reality in Art after the Council of Trent. I—II. La Haye, 1974. 70.