Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 60-61. (Budapest, 1983)
HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNA: Deux portraits de Goya. Manuela Ceán Bermúdez et José Antonio de Caballero
de l'époque signalent à propos de la princesse Osuna, qui était loin d'être belle, d'avoir fait venir ses robes de Paris. C'était le cas pour la reine aussi; sa rivale, la duchesse d'Albe habilla, à ce que l'on dit, sa femme de chambre de robes telles que Marie-Louise se commanda chez sa couturière parisienne. Goya présenta le plus fidèlement cette duplicité de la mode en Espagne avec les figures féminines des cartons de tapisserie d'un effet envoûtant des années 1786/88. Cette mode mixte est présentée sur „Las floreras" pour la salle à manger du palais Pardo, sur „La vendímia" et sur le ,,Colin-maillard" (La gallina ciega) pour la chambre-dortoir du futur Charles IV et de Marie-Louise. C'est ainsi que devaient s'habiller les dames de la cour à certaines occassions, et aussi les bourgeoises de Madrid, comme devait l'être la femme de l'Aragonais Ceán Bermúdez. Après les portraits, représentés debout, et reflétant peut-être l'influence de Velázquez, apparaissent, vers 1787, les premiers portraits, représentés en fauteuil, dont le sommet est le portrait, exécuté en 1798 de Jovellanos, protecteur du peintre, mais aussi son ami. Il y représente le ministre d'une manière représentative, mais à la fois révélatrice et pleine d'affection, le montrant rêveur près de son luxueux bureau. Le portrait de Senora Ceán Bermúdez ne dóit pas non plus être étudié indépendamment des autres, sans confronter la vie du peintre et de son modèle avec les portraits antérieurs. Cette toile parut pour la première fois aux environs de 1900 à l'exposition Goya à Madrid, où elle figura déjà comme portrait de la Senora Ceán Bermúdez. Il fallait plus de trois-quarts de siècle pour pouvoir fixer la date approximative — il nous semble crédible — de sa création, et aussi autant pour connaître le nom de jeune fille de cette femme aux yeux brillants, aux traits de visage irréguliers. Pourtant, ce tableau est à voir depuis trois-quarts de siècle dans la collection espagnole du Musée des Beaux Arts de Budapest, et depuis longtemps cette figure est devenue, parmi les figures féminines de Goya faisant ses premiers essais dans le portrait, un des personnages principaux d'un roman à grand succès. 16 Le portrait de Dona Manuela fut acheté en 1908 à Vienne à la Galerie Miethke. L'autre portrait de Goya passa également vers cette date du commerce d'art madrilène à notre musée. Cette toile représente le marquis de Caballero, ministre de la justice. 17 Le marquis entre sur la scène politique en août 1798 quand il fut nommé ministre comme successeur du libéral Saavedra. En 1800 il épousa Maria Soledad de la Rocha Fernandez de la Peha, une des dames d'honneur de la reine. Déjà en 1802 Goya exécuta un portrait du marquis, mais seulement sept ans après leur mariage il peignit les portrait du ministre et de la dame d'honneur (fig. 90—91). 18 Certains auteurs, sans avoir étudié en profondeur la biographie, estimaient que Caballero devait à sa femme 16 Feuchtwange r, L. Goya. Budapest, sans date. 47 T. 105,5X84 cm. Signé sur la feuille de papier que tient à la main la personne représentée: Ex<no S or . Marqués de Caballero Ministro de Gracia y Justicia etc. etc. Por Goya 1807. P i g 1 e r, A. : op. cit. I. 278—279. Récemment: Haraszti-Takács, M.: Maîtres espagnols de Zurbaran à Goya. Budapest, 1984, N° 45. C'est là que sont publiées les commémorations d'une certaine importance sur le marquis. 18 T. 105X84 cm. Signé sur la feuille de papier que tient la personne représentée: Ex"ia s ra Mar De Caballero . . . Goya 1807. Exposé aux expositions de Madrid en 1982 (Pintura espaiîola en las colecciones centroeuropeas), de Munich et de Vienne en 1983 (Von Greco bis Goya) (fig. 90). Jadis il était, avec son pendant de Budapest, propriété du marquis Corvera. Il fut acquis en 1968, à une collection particulière américaine, pour la „Bayerische Hypotheken- und Wechsel-Bank"; aujourd'hui on peut le voir à l'exposition de la Neue Pinakothek de Munich.
