Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 55. (Budapest, 1980)
SZILÁGYI, JÁNOS GYÖRGY: Peintre de Sevres 50?
L'amphore de Baranello a été attribuée par Trendall au peintre des Visages blancs. 10 Et il ne s'y est pas trompé. Mais puisque le vase de Budapest est l'un des quatre vases classés ci-dessus comme sortis de la même main, et qu'il ne peut être séparé du vase de Baranello du peintre des Visages blancs, la question se pose de savoir si l'oeuvre complet du peintre de Sèvres 50 ne pourrait être attribué au maître dirigeant du groupe, si l'hypothèse de l'existence du peintre pourrait être soutenue? Il vaut bien la peine de s'arrêter sur le fait souvent négligé que chaque attribution isolée ou concernant un groupe, basée non pas sur des critères extérieurs, objectifs, constitue, pour l'essentiel, une supposition ayant plus ou moins de probabilité et que les grands classificateurs de l'histoire de l'art, sans le formuler, mais consciemment aussi, y ont destiné. Sa justification ou sa mise en question constituent un devoir pour la recherche future, mais un résultat négatif ne peut être considéré comme une mise à nu d'une erreur, mais bien un pas fait sur le chemin frayé par l'attribution précédente. En comparant les oeuvres du peintre des Visages blancs, à partir de la position définie ci-dessus, avec l'oeuvre du peintre de Sèvres 50, il devient évident que leur relation ne se laisse pas réduire à l'unique amphore de Budapest et que celui-ci même est relié au peintre des Visages blancs par plus de liens que la comparaison ci-dessus avec un seul ouvrage ne l'ait laissé voir. C'est encore Trendall qui a attiré l'attention sur un des leitmotiv de ses oeuvres figurées, notamment sur la figure d'éphèbe s'appuyant contre une colonne, nonchalamment, dans une pose praxitélienne. 11 Le type ne se retrouve pas uniquement sur l'amphore de Baranello et de Budapest (sur cette dernière, d'une façon intéressante mais bien caractéristique, laissant tomber le motif de l'appui, mais autrement d'une façon invariable), mais, entre autres, sous presque la même forme que chez l'éphèbe de Budapest, sur une hydrie parisienne inédite du peintre des Visages blancs, 12 sur un skyphos de Philadelphie 13 et, dans une variante fréquente des jambes croisées, sur toutes les deux faces d'une de ses amphores, 1 ' 1 mais ce même schéma se laisse facilement reconnaître chez l'éphèbe tourné à gauche de la face A de l'amphore de Sèvres, et chez celui s'appuyant contre le monument funéraire de l'amphore de Yale. De la même façon, le schéma compositionnel des deux éphèbes ornant la face B de l'amphore de Budapest et de Baranello nous est également connu, entre autres, sur une cratère-cloche de New York et, sur une amphore jusque là inédite de Leningrad 13 du peintre des Visages blancs; ce même schéma est facile à être identifié sur la face B de l'amphore de Toronto du ,,peintre de Sèvres 50", bien qu'ici, à gauche, ce soit une figure de femme qu'on trouve. Les deux figures sur la face de derrière de l'amphore de Budapest se rencontrent souvent, isolées et dans de contextes différents, chez le peintre des Visages blancs; celle de gauche, par exemple, sur un skyphos du Vatican et sur une amphore à étrier de la collection de l'abbé Mignot, 16 celle de droite, en figure de femme, sur une amphore à étrier 10 LCS, p. 382, no 150. 11 LCS, p. 379. 12 Bibliothèque Nationale 979; LCS, p. 381, n° 140. 13 LCS, p. 380, no 127 et pl. 146, 5. v > LCS, p. 381, no 148 et pl. 144, 4—5. 15 LCS, p. 380, no 124 et pl. 145, 2; ibid., p. 382, no 151. lfi LCS, p. 380, no 129 et Trend a 11: VIE, pl. 14, g; LCS, p. 382, no 159 et D e R u y t, F. — Hackens, T. : Vases grecs, italiotes et étrusques de la collection Abbé Mignot. Louvain, 1974. p. 245, fig. 125.