Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 54. (Budapest, 1980)
WESSETZKY, VILMOS: Amulettes de coeur au Musée des Beaux-Arts
AMULETTES DE COEUR AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS La croyance du caractère ininterrompu de la vie constitue la base de la vision du monde des Egyptiens anciens. La ,,venue au monde" et 1' „existant" étaient les symboles du nouvel état d'existence. Par ces termes les Egyptiens désignèrent le scarabée car ils croyaient que celui-ci prit naissance dans la terre, élément primitif. Le texte du grand scarabée de Karnak y fait allusion: hpr m t3. Par contre, l'organe le plus important de l'homme dans la vie terrestre était le coeur selon la conception égyptienne. 1 Les épithètes du coeur furent plus variées que dans les langues modernes. Il était le centre des sentiments exprimant la joie, la tristesse, le désir, l'amour, l'amitié, la colère, le courage. La conception selon laquelle le coeur était aussi l'organe et le moteur de l'intelligence nous semble curieuse. Pourtant les expressions le témoignent. A propos de la vieillesse, le sage Ptahhotep déclare: „le coeur est oublieux et il ne se souvient plus de la journée d'hier". 2 Dans l'oeuvre créatrice de Ptah, le coeur réfléchissait et la langue commandait. 3 L'expression hpr m jb „se former dans le coeur" concerne la pensée 4 et „sans coeur" désigne le sot 5 non pas une personne cruelle, sans sentiment. Le coeur est le centre de la vie dans une telle mesure qu'il peut, être le symbole personnifié de son propriétaire. 6 Par cette conception, le coeur a reçu un rôle déterminant dans l'au-delà. Dans de nombreuses scènes représentant le pesage avant le jugement du mort dans l'autre monde, le coeur fut posé sur un plateau de la balance contre le symbole de la vérité placé sur l'autre. Le coeur dut rendre témoignage de la vie terreste du défunt. 1 La monographie de base de Malaise, M. est une oeuvre de synthèse aussi sur les conceptions égyptiennes du coeur: Les scarabées de coeur dans l'Egypte ancienne. Monographies Reine Elisabeth 4, Bruxelles, 1978. Pour la bibliographie importante de la question cf. p. 9 notes 1 et 3. 2 Zaba, Z.: Les Maximes de Ptahhotep. Prague, 1956. pp. 16 et 70, N° 16. :! Sethe, K. : Dramatische Texte zu Altägyptischen Mysterienspielen, I. Das Denkmal memphitischer Theologie. Leipzig, 1928. p. 55. 4 Op. cit. 50. Sur la conception égyptienne du coeur créateur de pensées: Brunner, H. : Das Herz im ägyptischen Glauben. Biberach an der Riss, 1967, pp. 4 sq. Cette conception de la pensée survit jusqu'à la dernière période de l'histoire de l'Egypte. Dans le récit de la famille de Peteêse (langue démotique), l'expression ,,ils ont pensé" est exprimée par la phrase fypr-s m h3tjw „eile s'est formée dans leur coeur". Griffith, F. Ll. : Catalogue of the Demotic Papyri in the John Rylands Library. Pap. IX. The Petition of Peteesi. Col. III. 1. 5 B r u n n e r, H. : op. cit. 3. r> Spiegeiber g, W. : Das Herz als zweites Wesen des Menschen. ZÄS 66 (1930) 36 sq.