Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)
KAPOSY, VÉRONIQUE: Maîtres français suivant la voie du néoclassicisme
Le dessin de Budapest présente de l'intérêt parce qu'il avait joué un certain rôle dans l'exécution du grand tableau (94x218 cm) de David, les Funérailles de Patrocle. Dans le fond des esquisses de Honfleur (Musée Eugène Boudin), et du Louvre, qui ont précédé le tableau de Dublin, on remarque deux figures qui soulèvent sur le bûcher un cadavre/' 1 Dans les deux cas, la position du corps, recourbé et des bras, est celle du Patrocle de Budapest. Sur le tableau de Dublin les figures du fond sont autres, mais le Patrocle étendu sur le lit de mort avait certainement notre dessin comme modèle (fig. 65). Le corps fragile, la tête retombée, le visage mince au menton pointu, les longs cheveux, et le corps dont la ligne est cassée à la taille sont identiques. Le profil d'Achille correspond également à celui de notre dessin. Tout ce qui précède démontre donc que David exécuta notre dessin avant l'esquisse de Honfleur (1778), mais qu'il utilisa certains de ses éléments dans le tableau définitif. L'autre illustre maître du néo-classicisme français est Jean-François-Pierre Peyron (1774—1814), de quatre ans l'aîné de David. En 1773, avec son tableau représentant la mort de Sénèque, il remporta le premier prix devant David. Seuls un dessin et une gravure en ont conservé la composition. L'idéal de Peyron était l'art antique et il puisa la plupart de ses thèmes dans la littérature antique. En 1778, pendant son séjour à Rome, il peignit une des histoires racontées par Plutarque (Vies parallèles, Thésée-Romulus, 17) ,,Les jeunes Athéniens et les jeunes Athéniennes tirant sort pour être livrés au Minotaure", et l'exposa au Salon (Londres, Wellington Museum, fig. 67) / ,2 La scène dramatique se déroule dans l'immense vestibule du palais, devant le trône d'Égée. Le roi de Crète, Minos, afin de venger la mort de son fils Androgée, exige tous les neufs ans sept jeunes hommes et sept jeunes filles aux Athéniens. A la troisième fois, le peuple au désespoir se révolta contre le roi qui tira au sort pour trouver les victimes. Le fils d'Egée, solidaire avec les jeunes, les accompagna comme volontaire, pour tuer le Minotaure et délivrer son peuple de cet horrible impôt. Au centre du tableau, près de la statue d'Athénée, se tient Thésée, intrépide. Les jeunes qui tirent au sort s'approchent de l'urne, pénétrés d'angoisse, d'autres, sachant déjà ce qui les attend, sanglotent, écroulés par terre, et implorent la grâce. La foule, massée à l'escalier du palais, pleine d'attente, regarde, bouleversée, ce qui se passe. Ce thème n'a cessé d'occuper Peyron. En 1783 il fut chargé d'exécuter un tableau de grandes dimensions pour le Salon d'Hercule de Versailles, et à la fin des années 179D il travailla sur une autre version. En 1798 il exposa au Salon la composition remaniée, un dessin de grandes dimensions dont Etienne Beisson exécuta une gravure. 43 Une belle étude de détail de la peinture à Londres exécutée en 1778, propriété du Musée Granet à Aix-en-Provence, figura en 1974—1975 au Grand Palais, à l'exposition des dessins néo-classiques. 4 '' Sur cette feuille on voit le groupe qui tire au sort dans l'urne. Avec de menus remaniements, (la position de la femme en pleurs assise par terre) ce groupe se trouve sur le tableau définitif. C'est un dessin à la plume, sur papier gris-clair, au lavis gris foncé et au re41 Rosenblum, R. : op. cit. Fig. 3,4 — Sur le dessin à Honfleur: S é r u 11 a z, A. — L a c a m b r e, J. — V i 1 a i n, J. : op. cit. No 13 (A. S é r u 11 a z). 42 No d'inv.: W. M. 1625—1948. K a u f f m a n n, G. M.: Wellington Museum. Painting at Apsley House. London, 1965. No 47. 43 S é r u 11 a z, A. — L a c a m b r e, J. — Vilain, J.: op. cit. 110— 111, (J. Vilain); Rosenblum, R.: Transformations in Late Eighteenth Century Art. Princeton, New Jersey, 1967. 17, fig. 13. 44 Sérullaz, A. — L a c a m b r e, J. — Vilain, J.: op. cit. No 111, ill.